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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 3

Puerto Montt – Puerto Natales – jour 3

Canal Messier - Chili

Jour deux cent septante-trois. Mer agitée. Le ciel est toujours gris et pluvieux. Dans quelques heures nous quitterons le Golf de Penas pour entrer dans le Canal Messier. Les vagues viennent maintenant taper la coque latéralement provoquant un joli roulis. A l’heure du petit-déjeuner, il est conseillé de ne pas regarder la mer. La ligne d’horizon joue à cache-cache, disparaissant à bâbord pour réapparaître à tribord, occasionnant de petits hauts-le-coeur.

Dans l’après-midi, le bateau quitte sa route pour rendre visite à l’un des bras du « Hielo Patagonico Sur » . Un glacier continental gigantesque, monstre de glace de trois cent cinquante kilomètres de long et de seize mille huit cent kilomètres carrés. Il s’agit de la troisième calotte glaciaire au monde après l’Antarctique et le Groenland, la réserve d’eau douce la plus importante d’Amérique du Sud.

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Des dauphins viennent faire les fous devant la coque. Soudain, la mer change de teinte, passant d’un gris vert et sombre à un gris laiteux aux reflets turquoises. Cette coloration est due aux sédiments en suspension dans les eaux provenant des glaciers environnants. Le «lait du glacier». Le géant apparait au loin. Grosse masse bleuâtre. Ici et là, des icebergs flottent dans le fjord. Tous les passagers sont agglutinés à l’avant pour immortaliser le moment.

L’Evangelistas reprend sa route. Il est attendu à Puerto Eden. Ce petit bled de pêcheurs est perdu au milieu de l’immense Parc National « Bernardo O’Higgins » sur l’Isla Wellington. Deux cent cinquante personnes vivent ici isolées du monde dans ce qui était au départ un relais pour une ligne d’hydravions expérimentale de l’armée chilienne.

Le ferry est le seul lien entre le village et le reste du pays. C’est lui qui achemine les vivres et le courrier. C’est lui qui conduit les enfants au collège de Puerto Montt. Des dizaines de petits bateaux l’attendent impatiemment dans la crique. Au crépuscule, l’on distingue sur la côte les lueurs des petites habitations de bois peintes de toutes les couleurs.

Nous laissons Puerto Eden pour entrer dans la dernière nuit du voyage. L’équipage a organisé un loto et une disco. Alors que les passagers se trémoussent sur d’improbables rythmes sud-américains, nous préférons le calme du poste de pilotage plongé dans l’obscurité avec pour seule musique le « bip » du radar et le ronronnement des machines.

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