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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 4
février 212008

Jour deux cent septante quatre. Air et mer sont d’un gris un peu mornes. Les eaux sont calmes. Le petit homme trapu aux cheveux gris coupés en brosse donne ses ordres d’une voie tranquille et posée. Le capitaine connait la route et les caps par coeur. L’officier à la barre tapote sur de multiples boutons et autres manettes. L’Evangelistas zigzague aux travers des innombrables îlots du canal White.

C’est déjà la fin de la croisière, la remontée vers Puerto Natales et l’entrée dans le « Seno Ultima Esperanza ». Ultimes parties de chibre. On échange les adresses et prépare les bagages.

Nous débarquons sous une pluie fine dans une ville de bout du monde qui n’a pas loupé le virage du tourisme. Toujours les mêmes façades de tôles, derrière lesquelles se cachent des restos à touristes et autres magasins d’articles de randonnées. Nous sommes aux portes du célèbre Parc National de Torres del Paine, la mecque du trekking.

En soirée, nous mangeons une dernière fois tous ensemble. Julien a effectué une bonne partie de la traversée cloué au lit par une mauvaise grippe. Clément en ressent déjà les premiers symptômes et Valerie n’est pas au mieux de sa forme. Nous comparons nos plans pour le lendemain. Certains s’engageront rapidement dans le parc pour profiter du beau temps. Nous préférons passer un peu plus de temps en ville et préparer tranquillement notre excursion.

De retour à la pension, nous rencontrons deux irlandais qui traversent le continent à moto du sud au nord. Ils reviennent des « Torres » après y avoir passé huit jours. Ils sont fatigués mais heureux et nous confortent dans l’idée de nous lancer dans le grand circuit de 120 kilomètres.

Nous faisons aussi la connaissance d’Alfred, un catalan amateur de montagne. Il voyage seul et souhaite aussi s’attaquer à la grande boucle. Nous marcherons donc ensemble.

Bien au chaud dans les gros duvets de la « Nancy Guesthouse » nous nous endormons en écoutant les bourrasques et la pluie taper sur les vitres de notre chambre.

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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 3
février 202008

Jour deux cent septante-trois. Mer agitée. Le ciel est toujours gris et pluvieux. Dans quelques heures nous quitterons le Golf de Penas pour entrer dans le Canal Messier. Les vagues viennent maintenant taper la coque latéralement provoquant un joli roulis. A l’heure du petit-déjeuner, il est conseillé de ne pas regarder la mer. La ligne d’horizon joue à cache-cache, disparaissant à bâbord pour réapparaître à tribord, occasionnant de petits hauts-le-coeur.

Dans l’après-midi, le bateau quitte sa route pour rendre visite à l’un des bras du « Hielo Patagonico Sur » . Un glacier continental gigantesque, monstre de glace de trois cent cinquante kilomètres de long et de seize mille huit cent kilomètres carrés. Il s’agit de la troisième calotte glaciaire au monde après l’Antarctique et le Groenland, la réserve d’eau douce la plus importante d’Amérique du Sud.

« 1 de 5 »

Des dauphins viennent faire les fous devant la coque. Soudain, la mer change de teinte, passant d’un gris vert et sombre à un gris laiteux aux reflets turquoises. Cette coloration est due aux sédiments en suspension dans les eaux provenant des glaciers environnants. Le «lait du glacier». Le géant apparait au loin. Grosse masse bleuâtre. Ici et là, des icebergs flottent dans le fjord. Tous les passagers sont agglutinés à l’avant pour immortaliser le moment.

L’Evangelistas reprend sa route. Il est attendu à Puerto Eden. Ce petit bled de pêcheurs est perdu au milieu de l’immense Parc National « Bernardo O’Higgins » sur l’Isla Wellington. Deux cent cinquante personnes vivent ici isolées du monde dans ce qui était au départ un relais pour une ligne d’hydravions expérimentale de l’armée chilienne.

Le ferry est le seul lien entre le village et le reste du pays. C’est lui qui achemine les vivres et le courrier. C’est lui qui conduit les enfants au collège de Puerto Montt. Des dizaines de petits bateaux l’attendent impatiemment dans la crique. Au crépuscule, l’on distingue sur la côte les lueurs des petites habitations de bois peintes de toutes les couleurs.

Nous laissons Puerto Eden pour entrer dans la dernière nuit du voyage. L’équipage a organisé un loto et une disco. Alors que les passagers se trémoussent sur d’improbables rythmes sud-américains, nous préférons le calme du poste de pilotage plongé dans l’obscurité avec pour seule musique le « bip » du radar et le ronronnement des machines.

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Jour deux cent septante deux. Mer calme, ciel gris chargé de nuages et petite pluie froide. A bâbord, l’on distingue les crêtes de l’Île Magdalena. Petit-déjeuner copieux après une nuit de sommeil parfaite.

Le poste de pilotage est ouvert aux passagers. Nicolas reste un long moment devant la table à carte, fasciné par le parcours corrigé toutes les heures au crayon et compas. Nous profitons d’un temps plus sec pour aller lire sur le pont supérieur. Veste et bonnet sont de rigueur.

« 1 de 13 »

Nous croisons une patrouille de la marine de guerre chilienne. Par moment, les rayons du soleil percent l’épaisse couche de nuage et viennent éclairer les forêts de cyprès qui couvrent les côtes inhabitées et morcelées de cette partie du monde.

De temps à autre, des phoques viennent jouer autour de nous, silhouettes noires et luisantes dans les eaux argentées.

En fin de journée, on nous informe que nous entrerons dans le Golf de Penas dans la nuit. Le capitaine s’attend à des creux de dix à quinze mètres. Distribution de pastille contre le mal de mer.
Vers une heure du matin, nous nous retrouvons avec Laurent à l’avant du bateau. La proue se lève, pour sortir de l’eau. Légère impression d’apesanteur. Et puis, dans un grand bruit sourd, l’ Evangelistas retombe écrasant les prochaines lames de sa lourde masse. On admire ce spectacle, trempés en se cramponnant au bastingage.

Dans les couchettes, le bruit est relativement impressionnant mais l’absence de hublot rend la partie plus facile. Encore une fois, nous dormirons comme des loirs.

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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 1
février 182008

Jour deux cent septante et un. Assis sur le quai de Puerto Montt, on le voit arriver de loin. Le ciel s’est dégagé et l’on aperçoit vaguement la Cordillère des Andes derrière la coque rouge du Ferry « Evangelistas ». Notre bateau semble minuscule en comparaison avec le cargo « Grand Fortune » qui appareillait sous nos yeux il y a quelques minutes, mais son état semble excellent ce qui est loin d’être le cas du gros navire noir et rouillé battant pavillon libérien.

Nous embarquons avec cinq heures de retard sur l’horaire. A bord, la propreté est exemplaire ce qui nous change de notre dernière expérience de ce type sur la Mer Caspienne. Nous découvrons les cabines dites « C », vaste dortoir composé de onze lits superposés avec armoires de rangements (sécurisées) et d’un bloc sanitaire. L’espace est confiné, mais bien étudié et les matelas semblent confortables.

« 1 de 10 »

Nous retrouvons l’équipe de voyageurs avec qui nous avions sympathisé à terre. Clément et Matthieu deux romands de Morges et Lausanne et Patrick de Baden. Claire et Bertrand un couple d’alsaciens en vadrouille ainsi que Julien et Laurent deux autres français. Nous sommes vraiment surpris par le grand nombre de suisses parmi les passagers (nous rencontrerons une bonne quinzaine de compatriotes).

A l’heure du souper, nous quittons Puerto Montt. Les volcans Osorno et Hornopiren semblent sortir de leur brume pour nous saluer. Deux cônes enneigés dans la lumière du soir. Le soleil se couche sur la Baie de Reloncavà­.

Entre deux parties de chibre, Clément (qui lit les journaux locaux) 😉 nous explique les raisons du retard de l »Evangelistas ».

Voici donc l’histoire qui a dû plonger les passagers précédents dans une ambiance très particulière:
Alors qu’il quittait, dans la nuit du 15 février, Puerto Natales pour Puerto Montt (le trajet inverse au nôtre), une passagère anglaise de quarante et un ans passablement éméchée se jeta par-dessus bord après une dispute avec son ami. Par 51 degrés sud, les eaux du Pacifique ne pardonnent pas ce genre de baignade. L’équipage du ferry eu donc la lourde tâche de retrouver le corps, à l’aube et de le ramener à Puerto Natales. Ironie du sort, ce triste incident eu lieu dans le « Seno (Fjord) de Ultima Esperanza »…

Nous nous endormons avec pour berceuse le ronronnement des diesels alors que l'”Evangelistas » entre dans le Golfe de Corcovado.

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Quelqu’un nous attendait quelque part

Quelqu’un nous attendait quelque part

Wellington, Nouvelle-Zélande

janvier 272008

Jours deux cent quarante-sept à deux cent quarante-neuf. Jo nous attend sur le quai, le sourire aux lèvres alors que nous descendons du ferry « Arahura ». Cela fait un bien fou de retrouver une tête connue après si longtemps. Nous voici sur l’île du nord à Wellington, la capitale du pays. En guise d’apéritif, Jo nous a concocté une expérience amusante et ethnologiquement intéressante. Nous prenons la route de l’ovale de « Basin Reserve » pour assister à un match de cricket opposant les Wellington Firebirds aux Canterbury Wizards de Christchurch. Gazon impeccable, joueurs impassibles, public décontracté et…règles incompréhensibles. La capitale remporte ce match du State Twenty20 par 114 à 75 sous les acclamations de la foule et les envolées musicales du DJ. Le rythme du match nous semble bien lent, mais il s’agit en fait d’une partie rapide, car certaines compétitions peuvent durer pendant cinq jours.

Jo nous conduit ensuite chez elle, dans le quartier de Kelburn, au sommet d’une des nombreuses collines de la ville. Dans un joli bâtiment en bois, un chat ronronne sur le parquet avec « Couleur 3″ en fond musical. Nous sommes comme à la maison, un vrai régal !

« 1 de 24 »

Nous avions quitté l’île du sud depuis le port de Picton. Débarcadère luxueux perdu au fond d’une baie profonde. Pendant deux heures nous longeons les côtes d’îles et de presqu’îles peu habitées. Quelques villas ici et là en bord de mer, des fermes de saumons, des anciens ports baleiniers. Puis le bateau entre dans le Détroit de Cook. Nos pas sur le pont deviennent moins sûrs. Cela balance un peu plus, le vent est plus fort et la mer bien creusée.

Le lendemain, nous nous promenons dans les rues de la ville pour nous arrêter au Te Papa, LE musée du pays. Encore un endroit où l’on ne voit pas le temps passer. Les expositions permanentes sont d’une qualité réjouissante. Certains sujets comme le Traité de Waitangi sont présentées de manière ludique avec des jeux de rôles et de multiples bornes interactives. Ce traité signe en 1840 pose par écrit les bases d’un partenariat entre la couronne britannique et les maoris. Ce texte est un modèle de progressisme dans son approche des relations entre colons et indigènes puisqu’il reconnait notamment l’égalité des droits entre les deux communautés. Sans nous en rendre compte, nous passerons l’après-midi entière dans ce musée de verre avant d’être gentiment reconduit vers la sortie à l’heure de la fermeture…

Le dimanche, Jo nous emmène sur la côte est pour une petite balade dans le district du South Wairarapa. Pique-nique sur une plage de sable noir. L’eau est fraîche et nous renoncerons à toute baignade. A Martinborough, ville réputée pour ces pinots noirs, nous achetons quelques bouteilles qui accompagneront le gratin dauphinois du soir. Nous passerons une superbe dernière soirée à Kelburn en compagnie de Jo, de son ami Piripi et de Nathalie sa colocataire. Merci à tous pour votre accueil !

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Kayak et kea (deux mots qui commencent par K)

Kayak et kea (deux mots qui commencent par K)

Milford Sound - Nouvelle-Zélande

janvier 192008

Jours deux cent trente-neuf à deux cent quarante et un. Le poil luisant et la nageoire alerte, il nous nargue, plongeant et réapparaissant aussitôt quelques mètres sur notre gauche. A l’ombre des rochers, ils sont deux à nous observer en prenant la même pose que l’otarie Playmobil de notre enfance. Moments uniques en ce début de matinée avec pour seuls bruits le glissement du kayak et les pitreries des phoques.

Le plan d’eau est très calme et le soleil commence à réchauffer l’atmosphère. Nous approchons de l’emblématique « Mitre Peak ». Cette montagne triangulaire qui doit son nom à sa forme de chapeau d’évêque est la plus célèbre de Nouvelle-Zélande. Elle vient s’étaler dans les eaux du « Milford Sound ». Nous naviguons en fait dans un fiord, (ou un « loch » pour les écossais) une vallée glacière remplie d’eau de quinze kilomètres de long qui se jette dans la Mer de Tasmanie.

« 1 de 13 »

A midi, nous déposons nos déguisements de bonshommes LEGO pour profiter de nos mouvements lors de la pause pique-nique. C’est également l’heure à laquelle les tour-opérateurs de Queenstown ont le droit de survoler le site avec leur cargaison de touristes. Le petit paradis se transforme alors en Cointrin à l’heure de pointe (Queenstown est l’aéroport le plus important après celui d’Auckland en terme de trafic). Avions et hélicos se succèdent à un rythme de fou.

Le kayak de mer est plus fin et plus étiré que son cousin des rivières. Notre engin biplace se dirige avec un gouvernail relié aux pieds du barreur par une tringlerie très légère. Il se déplace relativement rapidement lorsque la mer est calme. Notre guide nous avait prévenu.

Dès treize heures, un fort vent de mer s’engouffre dans le fiord, créant ainsi une belle houle. Difficile et fatiguant pour des néophytes comme nous de naviguer dans ces conditions. Nous groupons alors nos quatre embarcations et attachons une voile aux pagaies bâbord et tribord. Les personnes à l’avant tiennent fermement la toile au moyen de cordes. Nous rentrons ainsi au port sous spinnaker avec une impression de vitesse grisante (merci le vent arrière) et en surfant sur les vagues. La coque est souvent sous l’eau et nous arrivons trempés, mais le sourire aux lèvres !

Nous quittons la côte en début d’après-midi pour rejoindre la vallée supérieure et notre lieu de campement repéré la veille le long de la « State Highway 94″.

Le vendredi dix-huit, nous avions quitté Te Anau au bord du lac du même nom pour rejoindre le Fiordland. Lacs, rivières, vallées majestueuses, forêts, glaciers, pics à plus de trois mille mètres, fougères géantes et l’océan comme point d’orgue. Un peu comme si la mer se cachait derrière le col de la Furka.

A Milford, le soir avant notre ballade en kayak, nous serons réveillés par un kea, sorte de perroquet des montagnes au plumage verdâtre un peu fripé. L’oiseau, très curieux de nature, est venu nous piquer notre sac poubelle dans l’auvent de la voiture et s’est amusé à en éparpiller le contenu durant notre sommeil, martelant avec son bec, la boîte de conserve sauce tomate du souper précédant.

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