Jours deux à quatre.
Réveillés à l’aube. Hagards, les regards un peu vides. Petit-déjeuner sur la terrasse de la Villa Margarita. Les nuages ne quittent pas les sommets alentours. Un petit chiot vient faire la fête aux enfants, Discussion jusqu’à 11h00 avec les français de Tout Costa Rica, qui nous donnent quelques conseils sur le pays. Piscine. Nous prenons le bus pour le centre ville. C’est déjà une aventure. Un petit stress. Banque, achat d’une carte de téléphone mobile locale avec un Coati dessus, logistique, tout est un peu compliqué, la langue, le taux de change, les trottoirs trop hauts, etc. On débute. Les enfants sont crevés, un peu chonchons. Les adultes aussi. Retour en taxi. 17h00 la nuit tombe. On soupe en vitesse et au lit !
Réveil à l’aube et réception de notre voiture pour les 15 premiers jours de notre voyage. Un vague 4×4 coréen de marque SsangYong. Le gars de l’agence m’explique le fonctionnement du GPS très utile paraît-il dans ce pays. On verra. Nous prenons la route des chutes de La Paz sur les flancs du volcan Poas. Bel endroit, mélange de parc zoologique avec balade très balisée le long de magnifiques chutes d’eau. On se promène dans un grand jardin entourés de colibris. L’occasion aussi de découvrir la faune et la flore du pays en 1 heure…Serre à papillons, toucans, grenouilles, reptiles et félins, les enfants sont sous le charme.
On rayonne de plus en plus loin depuis Alajuela. Au programme du jour un parc botanique dans la région de Sarchi. Premier plein, première tentative de conduite sur une portion de presque autoroute. Il faut se faire aux dépassements par la gauche et la droite, mais cela reste assez relax. Les nids de poules sont très fréquents et demandent une concentration de tous les instants. Romain nous signale tous les camions américains que nos croisons. « Là un Mack ! Là un International ! » Belle balade dans ce parc botanique où nous ne croiserons qu’une classe en course d’école. Premier pique-nique sous un soleil de midi bien marqué. Orage au retour à la villa. A la nuit tombante, nous testons un « Soda », sorte de petit restaurant familial de bord de route. Toute la famille commence à prendre ses marques, nous sommes prêts à nous mettre en route.
Jour un. Des milliers de lacs, petites taches noires posées sur la neige comme la robe d’un dalmatien. Nous survolons déjà le Québec et les côtes du Golfe du Saint-Laurent.
Newark, un passage rapide devant les agents du U.S. Customs and Border Protection. L’uniforme bleu nuit de l’officier black et l’aigle doré épinglé fièrement sur la poitrine impressionnent un poil.
Une salade Caesar à 50 dollars plus tard, nous attendons toujours notre vol pour San José. Il partira avec une heure de retard. Pour tuer le temps nous contemplons le balais des avions sur le tarmac avec Manhattan en toile de fond, petits nuages sur le ciel du soir.
Alajuela, Aéroport international Juan-Santamaría, nous arrivons au Costa Rica. Cela fait plus de 25 heures que nous sommes debouts. Les enfants qui n’ont dormi que 4 heures en tout et pour tout sont bien braves. Taxi, pluie fine et brouillard dans la nuit. Seule la température nous rappelle que nous sommes dans un pays tropical.
Jour trois cent deux. Le canot-moteur sillonne les canaux du delta comme un autobus en pleine ville, s’arrêtant à chaque pontons pour décharger son lot de passagers et en embarquer d’autres. Les saules pleureurs trempent leurs lourdes et vertes branches dans les eaux boueuses du Rio Paranà.
Les gazons sur les rives sont impeccables, les propriétés imposantes et élégantes, bien que parfois un peu décrépies par les intempéries et les débordements du fleuve.
Nous ralentissons à l’approche de l’impressionnante bâtisse gothique du club d’aviron italien. Depuis plus d’un siècle, la bourgeoisie de la capitale vient à Tigre pour y passer ses fins de semaine au vert et à l’abri de l’agitation de la ville.
Ballade dans le « Puerto de frutos » réputé pour son marché dominical. En semaine, l’ambiance y est plutôt calme. Assis sur les quais, nous grignotons une « hamburguesa de chorizo » en lorgnant les bateaux qui déchargent leur cargaison de bois.
Dans les échoppes du petit port, tous les commerçant se sont passés le mot pour vendre du mobilier de style oriental. La mode, toujours la mode. Imitation de meubles thaïs et laos. Bouddhas géants de décoration. Et tout cela « Made in China » bien évidemment.
Veille du Vendredi saint à la gare routière de Retiro. Agitation. Foule. Retards. Un bus arrive toutes les minutes. Le notre se fait attendre. L’occasion d’observer les argentins au départ d’un week-end prolongé. Thermos d’eau chaude sous le bras, ils suçotent tous leur bombilla (sorte de paille métallique) en tenant fermement la calebasse remplie à ras bord de yerba maté. L’infusion de maté (ou thé des Jésuites) est un des éléments marquants de la culture argentine. On boit le maté partout, tout le temps et à plusieurs. Sur les écrans de la salle d’attente, le présentateur du journal télévisé se prépare son infusion entre deux nouvelles.
Nous apprenons ainsi que les agriculteurs du pays commencent à bloquer les accès aux grandes villes pour faire entendre leur mécontentement au gouvernement. En pleines fêtes de Pâques, la circulation risque donc d’être très difficile.
Minuit, notre mastodonte jaune quitte enfin le terminal de Retiro pour le nord du pays et la province de Missiones. Au revoir Buenos Aires !
Buenos Aires - Argentine
Jour trois cent un. Des rues piétonnes qui ne désemplissent pas. Sur Florida, la foule est encore plus compacte qu’ailleurs. On se faufile de magasins en librairies, sans que la fièvre acheteuse ne nous tombe dessus. Une allée de fringues et de grandes enseignes. Un Zara à côté d’un C&A, un McDo à quelques encablures d’un Burger King. Le schéma se répète de pays en pays, de ville en ville. Intrigant et si navrant.
Le « Museo Nacional de Bellas Artes » vient de rouvrir après rénovation. Degas, Monet, Turner, Van Gogh, Picasso, ainsi qu’un Pollock et un Rothko qui nous laissent sans voix. Réjouissances. Promenade dans le jardin japonais avoisinant qui malheureusement, n’a plus grand-chose d’oriental.
Dans le quartier de Recoleta, au « Centro Cultural Borges » notre helvétique confédération sponsorise une exposition montée par la Maison Européenne de la Photographie et le Musée de l’Elysée de Lausanne sur René Burri. Les grosses et belles affiches du « Che » cigare au bec rivalisent ironiquement dans les rues avec le sourire niais de l’autre pasteur oxygéné de la propagande américaine.
Palermo, le quartier à la mode. Le café y est plus cher, les robes plus courtes et les lunettes à soleil plus grosses. Etrange.
Petit souper à la maison. On suffoque dans le patio en attendant l’orage. Eclairs et tonnerre se déchaînent sur les platanes.
Petite sieste dans notre chambre en écoutant tomber la pluie. Soudain, un type grassouillet et transpirant ouvre notre porte. Surpris de nous voir là , il bredouille. Il cherche la carte SIM de son téléphone portable que le vent aurait glissé sous notre porte. Bizarre. Quelques instants plus tard, nous remarquons que la clef de notre cambuse a disparu. Salopard ! Ne pouvant pas l’accuser sans preuves, nous décidons par précaution de vider les lieux au petit matin en laissant tous nos bagages à la réception. Pièce vide, la clef réapparaîtra. Le gros lard l’ayant trouvée comme par hasard dans la matinée. Eh oui, les voleurs sont aussi en vacances.
Jours deux cent nonante-neuf à trois cent. Douze million et demi d’habitants pour un pays qui en compte trente-neuf. D’un point de vue urbanistique, le meilleur comme le pire se côtoient à Buenos Aires. Les beaux et grands boulevards, les superbes parcs et musées, les statues des libérateurs avec sabre et cheval flirtent avec de sordides bidonvilles.
Les anciens docks de « Puerto Madero » sont un bel exemple de rénovation éclairée. Les bâtiments de briques rouges abritent désormais une université ainsi que de multiples restaurants et autres bars branchés.
Un superbe trois mat à vapeur est ancré dans le bassin numéro trois. La frégate « Presidente Sarmiento » est ouverte au public. Construite à Liverpool pour la marine argentine en 1897, elle effectua plus de trente-neuf tours du monde comme navire école avant d’être transformée en musée en 1961. On embarque. Le gnous saute de joie, la maroufle elle, hausse les épaules.
Petit passage sur la Plaza de Mayo. Ici, tous les jeudis à quinze heures trente, un groupe de femmes appelé « Les Mères de la Plaza de Mayo » se retrouve pour tourner autour du monument central avec une photo des maris et enfants disparus pendant les années de dictatures militaires (1976-1983).
A quelques mètres de là , nous nous arrêtons devant la « Casa de Gobierno ». La maison rose abrite les bureaux de Cristina Elisabet Fernandez de Kirchner, Madame la Présidente de la Nation. « La Cristina » comme ils l’appellent ici. Fanfare militaire et défilé. Agents de sécurité et équipes de télévision. La Cheffe de l’Etat doit recevoir quelqu’un d’important. Mais qui ? Nous attendons un moment avec les badauds devant les grilles du palais avant de quitter les lieux trop affamés pour patienter plus longtemps.
L’invité mystère de la gouvernante officie un peu plus au nord, sur la place de l’Obelisco où des milliers de personnes assistent au show d’un prédicateur évangéliste. Luis Palau, c’est son nom, a donc rendez-vous avec Cristina. Sa photo est partout. Son sourire étincelant s’affiche sur des publicités géantes dans le métro, sur les bus et dans la rue. Les TV et tous les journaux annoncent l’événement depuis des semaines. Incroyable puissance marketing pour une messe gratuite et revivifiée par de nombreuses stars du rock et du showbiz argentin. Mais d’où tient-il donc tout cet argent ?
Luis Palau est né en Argentine en 1934, mais il vit depuis des années à Portland aux Etats-Unis. Beaucoup d’observateurs le voient comme le successeur désigné d’un autre sermonnaire célèbre mais désormais sénile, le pasteur américain Billy Graham, gourou spirituel d’une belle lignée de présidents yankees. D’Eisenhower à Nixon, de Lyndon B. Johnson à Gerald Ford, de Jimmy Carter à Ronald Reagan sans oublier Bill Clinton et bien évidemment Bush père et son vénéneux rejeton. Billy les a tous envoûtés, pour le bien de la planète, cela va sans dire. Alors Luis Palau, ne serait-il pas le nouvel émissaire de la CIA pour l’Amérique latine ?
Jours deux cent nonante-six à deux cent nonante-huit. Dans le « micros » pétaradant qui nous emmène à l’auberge, un petit monsieur gominé et cravaté nous prend en sympathie. Il nous écrit l’adresse de son bistrot préféré au dos de sa carte de visite. Nous découvrons ainsi une jolie cour intérieure avec quelques arbres qui nous protègent d’un soleil de fin d’été. L’occasion d’un premier contact avec la « vraie » cuisine argentine. Un « biffe de chorizo », gigantesque et ineffable filet de boeuf accompagné d’un petit Malbec du coin. On adore. Et pour tout arranger, les prix sont enfin raisonnables.
Nous habitons au centre du quartier de San Telmo, rue du Chili. La pension est sympa, construite autour d’un patio et de terrasses sur de multiples niveaux. Dans notre chambre, un balcon donne sur l’artère très animée de jour comme de nuit.
Le dimanche, on flâne dans les échoppes du marché aux antiquaires. On rêve de décoration d’intérieur, de bibendum Michelin en céramique et autre enseignes Good Year des années trente. On zieute d’un air distrait les danseurs de tango pour touristes.
Dans un parking couvert désaffecté, un groupe de funk fait trembler la charpente métallique. On adore et on le leur dit.
Petit déjeuner, café serré et journal local. Le « Claràn » parle beaucoup de football. Un supporter de vingt et un ans s’est fait abattre après le match par un débile de l’autre clan. La routine.
Après deux jours, on connait la plupart des petits commerçants de « notre » rue. Nous développons aussi une certaine aptitude à éviter les trop nombreuses déjections canines qui jalonnent les trottoirs.
Nicolas fait des statistiques très intéressantes. « Tu t’imagines, à Buenos Aires, sept Peugeots sur dix sont des 504 ! » N’importe quoi.
On se cuisine un gratin de pommes de terre comme à la maison avec beaucoup de crème et d’ail, accompagné d’un morceau de viande comme seuls ils savent les faire par ici.
Jours deux cent soixante-deux à deux cent soixante-trois. Arturo Merino Benitez . Le créateur et ancien commandant de la « Fuerza Aérea de Chile » donne son nom à l’aéroport de Santiago. Le patronyme d’un militaire en guise d’ouverture sur le monde pour un pays qui compte deux Prix Nobel de littérature. Quel dommage ! Chez Arturo, les formalités de douanes sont expédiées en quelques minutes, ce qui n’est pas le cas pour les ressortissants américains qui doivent, eux, s’acquitter d’une taxe « especiale ».
Nous voici donc au Chili. Nouveau continent, nouveau pays, nouvelle langue et… nouveau guide de voyage. Flottements, hésitations, les prises de décisions sont plus lentes et plus difficiles. Fidèles à nos habitudes, nous n’avons rien réservé et rien préparé à l’avance. Les cours d’espagnol que Valérie a suivi avant notre départ nous permettent de trouver un logement dans le quartier de l’Université catholique. Premiers kilomètres en bus et métro. Le dépaysement n’est pas flagrant. Santiago est une grande ville très « européenne ». A la pension nous partons à la récolte d’informations pour la suite du périple. On discute, on échange les bons plans avec d’autres voyageurs qui reviennent de Patagonie. Nous décidons de racheter une tente de camping à un couple d’australiens qui termine ici son séjour sud-américain.
Le lendemain, nous nous aventurons dans le centre-ville. Nous avions rencontré plusieurs personnes qui s’étaient fait voler leurs effets en pleine rue, nous restons donc sur nos gardes.
Le Cerro Santa Lucia, petite colline constellée de fontaines et de statues est dominé par les restes d’une ancienne forteresse. Quelques vieux canons rouillés, des amoureux qui se bécotent et une vue globale sur la cité qui s’étend autour de nous à perte de vue. Six millions d’habitants (près de quarante pour cent de la population du pays) vivent ici au pied des Andes et à une petite centaine de kilomètres de l’Océan Pacifique.
On s’aventure dans le « Museo Nacional de Bellas Artes » où nous nous laissons séduire par deux belles expositions. L’une traite de l’architecture dans les pays nordiques et de l’intégration des bâtiments dans des zones à climats extrêmes. Dépaysant. La seconde, est une magnifique rétrospective de l’oeuvre de l’architecte colombien Rogelio Salmona, assistant du Corbusier et connu pour son usage abondant de la brique en terre cuite. Il eut la chance de pouvoir réaliser d’énormes projets dans son pays.
Sur la « Plaza de la Constitucion », devant le « Palacio de la Moneda » trône la statue de Salvator Allende. Ce président à lunettes décéda pendant le coup-d’état de 1973 (fomenté notamment par la CIA américaine) et qui installa le Général Pinochet au pouvoir pendant dix-sept ans. Si vous en avez l’occasion, jetez un oeil à l’excellent film de Costa-Gavras « Porté disparu » (Missing, 1982 ) qui relate bien les évènements de cette période. Durant ces années de dictature militaire, des milliers de chiliens et chiliennes furent torturés et assassinés par la junte. Le vieux Pinochet qui est mort en 2006, échappa à tout jugement après une impressionnante saga judiciaire.
La plus riche nation du continent a élu une femme socialiste à sa présidence en la personne de Michelle Bachelet, ancienne prisonnière politique et opposante au régime militaire. Juste retour des choses ?
Jours deux cent quarante-sept à deux cent quarante-neuf. Jo nous attend sur le quai, le sourire aux lèvres alors que nous descendons du ferry « Arahura ». Cela fait un bien fou de retrouver une tête connue après si longtemps. Nous voici sur l’île du nord à Wellington, la capitale du pays. En guise d’apéritif, Jo nous a concocté une expérience amusante et ethnologiquement intéressante. Nous prenons la route de l’ovale de « Basin Reserve » pour assister à un match de cricket opposant les Wellington Firebirds aux Canterbury Wizards de Christchurch. Gazon impeccable, joueurs impassibles, public décontracté et…règles incompréhensibles. La capitale remporte ce match du State Twenty20 par 114 à 75 sous les acclamations de la foule et les envolées musicales du DJ. Le rythme du match nous semble bien lent, mais il s’agit en fait d’une partie rapide, car certaines compétitions peuvent durer pendant cinq jours.
Jo nous conduit ensuite chez elle, dans le quartier de Kelburn, au sommet d’une des nombreuses collines de la ville. Dans un joli bâtiment en bois, un chat ronronne sur le parquet avec « Couleur 3″ en fond musical. Nous sommes comme à la maison, un vrai régal !
Nous avions quitté l’île du sud depuis le port de Picton. Débarcadère luxueux perdu au fond d’une baie profonde. Pendant deux heures nous longeons les côtes d’îles et de presqu’îles peu habitées. Quelques villas ici et là en bord de mer, des fermes de saumons, des anciens ports baleiniers. Puis le bateau entre dans le Détroit de Cook. Nos pas sur le pont deviennent moins sûrs. Cela balance un peu plus, le vent est plus fort et la mer bien creusée.
Le lendemain, nous nous promenons dans les rues de la ville pour nous arrêter au Te Papa, LE musée du pays. Encore un endroit où l’on ne voit pas le temps passer. Les expositions permanentes sont d’une qualité réjouissante. Certains sujets comme le Traité de Waitangi sont présentées de manière ludique avec des jeux de rôles et de multiples bornes interactives. Ce traité signe en 1840 pose par écrit les bases d’un partenariat entre la couronne britannique et les maoris. Ce texte est un modèle de progressisme dans son approche des relations entre colons et indigènes puisqu’il reconnait notamment l’égalité des droits entre les deux communautés. Sans nous en rendre compte, nous passerons l’après-midi entière dans ce musée de verre avant d’être gentiment reconduit vers la sortie à l’heure de la fermeture…
Le dimanche, Jo nous emmène sur la côte est pour une petite balade dans le district du South Wairarapa. Pique-nique sur une plage de sable noir. L’eau est fraîche et nous renoncerons à toute baignade. A Martinborough, ville réputée pour ces pinots noirs, nous achetons quelques bouteilles qui accompagneront le gratin dauphinois du soir. Nous passerons une superbe dernière soirée à Kelburn en compagnie de Jo, de son ami Piripi et de Nathalie sa colocataire. Merci à tous pour votre accueil !
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