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Rongeur(s)

Rongeur(s)

Massif du Fitzroy - Argentine

mars 102008

Jours deux cent nonante et un et deux cent nonante deux. Du sommeil en tranches. Se réveiller toutes les minutes dans un sac de couchage humide. On gèle. Sans les couvertures « empruntées » à la Quantas, nous n’aurions pas fermé l’oeil de la nuit. Il y a aussi ce petit bruit, lancinant, agaçant, comme un grignotement. Certainement des souris. En parfaits campeurs, nous avions prévu l’arrivée des rongeurs et suspendu la sacoche à victuailles et les déchets à une branche. L’animal doit donc s’attaquer à des voisins. On se rendort, pour sortir la tête du duvet cinq minutes plus tard, énervés par un bruissement de sac plastique.

« C’est toi qui fais ce bruit ? » demande l’un.
« Non, je croyais que c’était toi » Répond l’autre.

On se replie en boule sur le matelas. Le sol est glacé. On ferme les yeux pour somnoler un moment avant que le grignotement ne revienne suivi de bruits de pattes sur la toile. Nicolas sursaute, une bestiole vient de lui passer sur le visage à toute vitesse. Hallucination totale, la tente est parfaitement fermée.

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Debout avant l’aube, ne pouvant plus dormir par ce froid, nous accueillons avec joie l’arrivée du soleil qui vient éclairer un Cerro Torre complètement dégagé. Spectacle magique. Le pic s’éclaire l’espace d’un instant de reflets rouges et oranges.
De retour au camp, nous déjeunons rapidement en gardant les gants et bonnets. La besace à nourriture est intacte. Nous avons dû rêver de rats de montagnes et autres souris des Andes.

En démontant la tente pour la faire sécher, nous remarquons un trou de cinq centimètres de diamètre dans la toile inférieure. Les bouchons de nos gourdes et les tirants de fermetures éclairs de la porte (qui sont faits du même plastique) sont mordillés de partout. Le cabas qui abritait notre tube de dentifrice et les brosses à dents dans les poches intérieures de la tente est déchiqueté. Les rongeurs étaient donc parmi nous.

Nous nous remettons en route. En contournant les Lagunas Hija et Madre nous apercevons enfin le massif du Fitzroy. Une dizaine de lames acérées pointées vers le ciel et entourées de cumulus. De vraies montagnes de cinéma, belles et inquiétantes. Nous arrivons au Campamento Poincenot et plantons notre hutte en face du géant. Transis par le froid, nous nous préparons immédiatement une soupe pour nous réchauffer. Nous soupons en regardant la nuit tomber sur les crêtes. Les dégâts des souris sont réparés avec un peu de toile isolante et nous déplions nos couvertures de survie en aluminium sur le sol pour nous protéger du frimas. Tous les objets en plastiques sont suspendus, bien à l’abri des mulots.

Le lendemain, nous nous levons tôt pour admirer le Fitz et ses satellites dans la lumière de l’aurore. Les parois abruptes se colorent l’espace de quinze secondes.

Après le petit-déjeuner, nous grimpons vers la Laguna de Los Tres pour contempler le massif de plus près. Nous restons un long moment silencieux devant ce tableau. Ces montagnes dégagent quelque chose de particulier, elles en imposent. Sur le chemin du retour, nous sympathisons avec un américain de soixante ans qui voyage sac à dos avec son fils.

En fin d’après-midi, nous retrouvons le village d’El Chaltén, sa poussière et ses courants d’air. Nous nous dégottons une pension flambant neuve et très sympathique et passons notre soirée à discuter avec un couple polonais qui termine comme nous son tour du monde en Amérique du Sud. Discussions animées jusqu’à tard dans la nuit en biberonnant des tasses de l’infâme mixture soluble et veveysanne qui nous sert de café.

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Martina et la grande aventure du dehors

Martina et la grande aventure du dehors

Massif du Fitzroy - Argentine

mars 82008

Jour deux cent nonante. Le sentier ondule à travers l’ancien lit de la rivière creusant une ornière poussiéreuse entre les massifs de lengas. C’est alors qu’ils sortent du bosquet à la queue-leu-leu. Nous nous arrêtons sur le bas côté pour les laisser passer. Le guide tout d’abord nous salue d’un « hola » machinal et très argentin. Appelons-le Esteban si vous le voulez bien.

Esteban
Chemise à carreaux retroussée jusqu’aux manches, la petite quarantaine, teint mat et des lunettes de soleil d’un autre âge derrière lesquelles on devine un regard perçant. Son sac à dos semble plus volumineux que celui du reste de l’équipe.

Esteban est inquiet. Son patron va gueuler. C’est qu’il a esquinté la portière droite du Defender contre une branche de coigüe. Le slogan de l’agence a morflé. Les belles lettres jaune sur fond blanc sont désormais à peine lisibles. « Patagonia – Discover a world of adventure » qu’ils avaient écrit. Tu parles.

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Esteban accélère le pas. Il a hâte d’arriver à la « Estacion del Condor ». Ce sera la fin de cette semaine de randonnée. Bien sûr, il faudra qu’il passe sa soirée avec le groupe. Rigoler évasivement à leurs plaisanteries, trinquer, échanger les adresses, leur dire qu’ils ont bien marché et tout et tout… Mais il sait aussi qu’Alberto viendra mettre l’ambiance avec son béret, sa guitare et ses allures de gaucho. Et son « cordero à la parilla » sera forcément succulent.

Esteban force l’allure. Son sac est plus léger sans cette putain de bouteille et les chorizos qu’il trimbalait depuis le départ. « Esteban ! Il faut qu’ils enjoyent la Patagonian hospitality ! » lui avait-dit le boss. Il leur avait donc fait la surprise de la topette et du sauciflard au sommet du dernier col. Déjà qu’il se trimbale les déchets de toute la clique. C’est aussi ça l’éco-tourisme.

Klaus
Klaus, le suit à quelques encablures. Il nous murmure un « hello » en souffletant, les mains crispées sur le boîtier de son appareil photo qui tapote dans un incessant va et vient sur son torse. La sangle du Nikon lui scie le cou. Peut-être n’était-ce pas une si bonne idée que d’emmener avec lui son quatre cent millimètres. Cinq kilos d’optiques à porter pendant sept jours. Tout cela pour un gros plan de lama pris depuis la jeep. Et en plus on l’avait corrigé. « Ce n’est pas un lama c’est un guanaco » lui avait dit Martina.

Klaus est préoccupé. Voilà bientôt une semaine qu’il n’a pas pu vérifier le cours de ces actions UBS. Cette randonnée tombe vraiment au pire moment. Mais, il l’avait bookée depuis des mois. Et qui aurait pu prédire de si mauvais résultats pour une banque suisse. Klaus est maudit. Il y a quelques années, il avait déjà perdu un paquet de pognon lors d’un safari au Kenya. Les avions suisses étaient cloués au sol et le titre de Swissair se cassait la gueule. Bon, il s’absentera pendant le repas du soir ou pendant le spectacle de danse folklorique pour profiter de la connexion satellitaire de l’Estancia.

Klaus a les jambes un peu molles. Le coup de rouge bu au sommet, ou peut-être les quatre tablettes de Micropur qu’il a balancé dans sa gourde par précaution.

Inge, Hans, et Sonia
Le reste de la troupe nous croisera sans un mot, le regard dans le vague.

Martina
Un raclement métallique nous incite à patienter encore un peu en bordure du sentier. Vous vous souvenez du bruit de vos bâtons de ski lorsqu’ils frottaient sur le carrelage glissant de votre HLM à touristes lors de vos dernières vacances de neige ?
C’est Martina qui pointe sa frêle silhouette au bout du chemin.

Martina est agacée. Elle ne pensait pas que cette semaine de marche en Patagonie serait si difficile. « Sur les traces des gauchos, découvrez la pampa et les pics les plus majestueux de l’hémisphère sud » avait-elle lu dans Femina. Elle pensait que son entrainement hebdomadaire de Nordic Walking sur les bords du Léman serait suffisant pour affronter les sentiers argentins. Au moins, avait-elle déjà les sticks.

Martina est soucieuse. Elle a oublié de dire au guide qu’elle était végétarienne et elle vient de s’apercevoir en relisant attentivement le programme du voyage qu’une soirée grillade était prévue le dernier soir dans la cour de l’Estancia. Elle avait eu de la peine avec le chorizo lors de la pause sur les hauteurs du défilé. L’estomac en patraque, elle avait dû s’arrêter à l’improviste à côté d’un torrent pour un besoin pressant. En oubliant dans sa précipitation que l’on ne défèque pas à proximité d’un cours d’eau où le reste des randonneurs vient s’abreuver. Elle avait également omis de reprendre son PQ avec elle, mais elle avait une excuse, c’est le guide qui portait la poubelle. Et puis le papier recyclé doit mettre moins de temps à se bio-dégrader n’est-ce-pas ?

Martina est énervée. Elle a du retard sur le reste de l’équipe. Personne ne l’attend. Elle a trop chaud, ses jambes sont lourdes et ses alpenstock de titane la gênent dans les fourrés.

Martina s’arrête à notre hauteur, toute rouge et dégoulinante. « C’est triste ce que vous faites » nous dit-elle.
On se regarde interloqués. « Pardon ? »
« C’est triste ce que vous faites, marcher comme cela en dehors du sentier, vous piétinez la flore ! »

Les gnous
Nous reprenons notre chemin sans voix. Parfois, il y a vraiment des coups de bâtons qui se perdent.

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Crac crac, plouf plouf

Crac crac, plouf plouf

Glacier Perito Moreno - Argentine

mars 52008

Jours deux cent huitante-six et deux cent huitante-sept. Des relents de moisi et d’ail. Des auréoles jaunâtres sur la cuvette des W.-C. Ici, la poussière a du mal à cacher la couleur « vert-hôpital » des murs. Bienvenue à l’Albergue Guerrero d’El Calafate.

Première étape sur le sol argentin et déjà l’envie de fuir au plus vite. La ville, créée de toute pièce pour accueillir le touriste, pratique des prix de fous. Ce qui n’est pas pour déplaire à tous ces cons très « Megève attitude » venus dépenser leurs dollars et se faire peur dans les boutiques et autres agences d’aventures en plein air.

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Pas étonnant du coup que l’on nous réclame plus de quarante francs suisses par personne pour aller voir LE glacier Perito Moreno. C’est avec un goût amer que nous alignons tout de même les pesos et que nous embarquons avec le reste du bétail, dans l’un des nombreux bus qui relie la ville au Parc National de Los Glaciares.

Une heure et demie plus tard, il est là , devant nous et il en impose. Le géant un peu timide au début sous un ciel voilé, se met à nous dévoiler tous ces charmes lorsque les premiers rayons de soleil font leur apparition.

Un monstre de cinq kilomètres de long. La hauteur de la glace est de cent septante mètres, dont soixante sont émergés. Le Perito avance d’environ deux mètres par jour et à certains endroits son épaisseur atteint les sept cent mètres.

D’immenses blocs de sorbet bleutés se détachent des parois pour s’écraser dans les eaux du Lago Argentino. L’impact, violent, fait un bruit de tonnerre. Il en ferait presque trembler les passerelles d’observation sur lesquels tout le monde se presse pour immortaliser la scène.

On reste là pendant des heures, accoudés à la barrière admirant ce spectacle inouï en se souvenant avec tristesse que chez nous, le glacier du Rhône a quasiment disparu…

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Torres del Paine – Jour 8 – Base des Torres
mars 12008

Jour deux cent huitante trois. Soleil et nuages. Dernier petit déjeuner. Nous laissons les sacs au camping pour monter à un point de vue sur les Torres. Neuf kilomètres aller et retour. Quatre heures et demie de marche.

Pressés d’en finir, nous mettons peu de temps pour grimper le long du Rio Ascencio jusqu’au promontoire situé juste au-dessous des tours de granit.

Quelques cumulus s’accrochent au Torre Central. De temps à autre, elles nous apparaissent toutes les trois éclairées par de rares rayons de soleil qui leur donnent un bel aspect orangé.

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Alfred et Nicolas redescendent comme des fusées. A dix-sept heures, toute l’équipe est de retour au camp.

Deux heures plus tard, le bus vient nous chercher pour le retour à Puerto Natales. Cent dix kilomètres à travers la pampa à la tombée de la nuit. Dernier coup d’oeil à ce massif montagneux exceptionnel. Quelques guanacos nous regardent passer tranquillement. Valérie n’est pas au mieux de sa forme et vomi dans le bus ! Elle retrouvera avec plaisir les bains chauds et les gros duvets de la pension « Nancy » pour une nuit de sommeil réparatrice.

Le reste de la troupe finira la journée au « Masai », restaurant de la ville réputé pour ses sandwichs chauds à la mode chilienne.

Un molosse de quinze centimètres de haut confectionné avec deux tranches de pain, deux de boeuf, un oeuf, du fromage, du jambon, de l’avocat, etc. Indigestion obligatoire après huit jours de bouffe du taulard.

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Torres del Paine – Jour 7 – Refugio Las Torres
février 292008

Jour deux cent huitante deux. Soleil. Ciel azur parsemé de nuage au réveil. La nuit fût fraîche, très fraîche. On se réveille trempés par la condensation. La préparation du café est le premier geste de la journée. Un vrai petit plaisir. Moins amusant, nous lavons la vaisselle de la veille dans le lit de la rivière avec du gravier. Les mains gelées, nous démontons la tente et nous mettons rapidement en marche pour nous réchauffer. Après cinq minutes d’efforts, il est déjà temps de tomber les vestes et autres bonnets.

Nous arrivons sur les bords du Lac Nordenskjöld, où nous nous perdons dans des buissons aux alentours d’une belle plage de galets.

Le temps d’un pique-nique au soleil à l’Auberge Los Cuernos que nous voici pris dans une tempête de pluie et de vent. Cela dure cinq bonnes minutes puis le ciel bleu revient.

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Quelques traversées de torrents héroïques plus tard et nous voici de retour à notre point de départ. La boucle est bouclée.

Au Campamento Las Torres, les feux de camps sont autorisés. Grosses flammes et grillades pour notre dernière nuit dans le parc et notre ultime soirée tous ensemble.

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Torres del Paine – Jour 6 – Campamento Italiano
février 282008

Jour deux cent huitante et un. Le vent et la pluie de la nuit ont nettoyé puis séché tout notre équipement. Nous déjeunons copieusement avant de repartir. Aujourd’hui sans trop savoir pourquoi, les pas sont pénibles à aligner. Fatigue ?

Après avoir longé le Lac Skottberg, nous entrons dans la Vallée Del Francés en longeant le rio du même nom. Nous accédons au Campamento Italiano par un pont suspendu et plantons notre tente entre de grosses racines sur un terrain en pente. Nous prenons sans attendre le chemin des sommets non sans avoir laissé les sacs au camping.

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Grimpette très pénible dans un pierrier d’où l’on peut observer le Glacier Francés et ses blocs de glace qui se disloquent bruyamment dans la rivière.

Après une montée interminable, nous arrivons à un superbe point de vue sur les massifs du Cerro Paine Grande et du Cuernos del Paine. Patricio nous attend en chauffant une soupe sur son réchaud, bien à l’abri des rochers. Nous sommes frigorifiés par le vent et Nicolas tient une petite forme. Le potage sera salvateur.

A la tombée de la nuit, nous sommes de retour au camp. Nous nous lançons dans la préparation du repas à la lueur des lampes frontales. Alfred, en fin gourmet, qualifie le risotto sauce tomate au menu, de « nourriture de prison ».

Serrés autour des casseroles fumantes et emmitouflés dans quatre couches de vêtements, nous tentons de nous réchauffer dans ce sous-bois humide et gelé, hurlant pour couvrir le bruit du torrent.

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Torres del Paine – Jour 5 – Refugio Lago Pehoe
février 272008

Jour deux cent huitante. La pluie est toujours là et nous refusons de sortir tant que le plic-ploc n’aura pas cessé. Vers dix heures, une petite accalmie nous encourage à quitter le nid. Le joli sable de la veille s’est transformé en une belle bauge noire et collante. Le matériel est trempé et sale. Nous déjeunons à l’abri, sous un arbre et déplaçons la tente pour qu’elle puisse sécher avant de tout plier. Heureusement, nos sacs à dos et nos habits sont au sec. Nous empruntons un petit sentier qui nous emmène sur les bords d’une petite crique ou quelques icebergs sont retenus prisonniers.

La pluie remet ça, mais cela ne nous empêche pas de trinquer au Bailey’s avec des glaçons centenaires.

Une fois la bouteille vide, nous prenons le chemin du Refugio Pehoe à onze kilomètres de là. Cascades, torrents, sentiers à flanc de coteaux, tout cela sous les pics glacés du Cerro Paine Grande. Nous contournons un petit lac où s’ébattent quelques canards avant de plonger au fond d’une jolie vallée en contrebas de laquelle nous distinguons déjà le Lac Pehoe.

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A dix-neuf heures, nous arrivons devant l’imposante bâtisse du refuge. Architecture moderne pour cette « lodge » à touristes friqués. Le camping voisin est pris d’assaut par les nombreux marcheurs qui débutent la petite randonnée dite du « W ». La fatigue se fait sentir. Nicolas grelotte et semble avoir les premiers symptômes de la grippe. Nous montons les tentes face au lac et profitons des derniers rayons de soleil pour les faire sécher.

Une fois n’est pas coutume, nous mangeons dans un local chauffé et bondé alors qu’une petite tempête s’abat sur la région. Trombes d’eau et bourrasques. Deux amis chiliens qui étaient partis de nuit pour rejoindre le Campamento Italiano reviennent trempés jusqu’aux os. Impossible de marcher par ce temps.

Nous nous mettons au lit un peu inquiets. Par moments, l’armature de notre maison de toile se plie sous les attaques du vent dans un boucan indescriptible. Nous dormirons pourtant comme des bébés…avec l’aide de nos tampons auriculaires.

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Torres del Paine – Jour 4 – Refugio Grey
février 262008

Jour deux cent septante-neuf. Petit matin froid et gris. On se lève donc plus tôt que d’habitude et rangeons le bardas avant que la pluie fine qui vient du Cerro Puma ne trempe tout. La balade débute par une grimpette à travers la forêt. Le sentier devient méchamment boueux et pentu et l’on transpire sous une bruine qui joue à cache-cache avec le soleil.

Nous traversons des ruisseaux et de gros pierriers et passons la ligne des arbres. Un boulevard de roches avec un glacier qui nous taquine sur la droite. Dur dur, ça monte terriblement.

Au sommet, Alfred passe le petit monticule de pierre en tête, suivi de Nicolas. Le vent est ébouriffant. Nicolas se trouve un coin à l’abri pour faire chauffer un bouillon. Patricio arrive, suivi de Valérie, Felipe et Karin. On se réchauffe avec la petite soupe avant de poser pour la photo qui immortalisera le passage du col John Gardner.

Devant nous le glacier Grey s’étire sur des kilomètres. Impressionnant malgré les nuages qui nous cachent une partie du spectacle. On attaque le versant sud en se tenant aux rochers tellement les bourrasques sont violentes. La descente est à l’image de la montée, rude. Ne pas glisser. Mettre le poids en avant. Une série d’escalier de bois approximatifs vient finir de nous détruire les genoux. Heureusement, notre esprit est occupé par la vue, sublime, sur un glacier soudainement éclairé par quelques rayons de soleil.

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Après deux heures de dégringolade, nous arrivons au Campamento Paso. Un camping gratuit, dans un talus et sans sanitaire. Pique-nique. A la suite d’un petit vote, nous décidons de continuer notre chemin jusqu’au Refugio Grey. Une folie qui nous fera cumuler deux jours de marche sur un seul. Mais, là -bas, on trouve de l’eau chaude, une plage et de la bière.

S’ensuit une belle et longue cabriole sur les bords du géant de glace, à flanc de coteaux entre des arbres calcinés et battus par les vents. Au fond du ravin des torrents assourdissants ont arrachés toutes les échelles métalliques.

Nous arrivons à dix-huit heures trente au Campamento Guardas. Nicolas et Alfred s’arrêtent un instant sur une moraine pour contempler le Grey dans la lumière de fin de journée. Pics bleus et gris qui se jettent dans les eaux du lac en contrebas. Le Nunatak sépare la mer de glace en deux parties. Vers dix-neuf heures trente, nous arrivons au Refugio Grey.

Plus de dix heures de marche, vingt-deux kilomètres et mille huit cent mètres de dénivelé. Nous sommes cassés mais heureux. Nous plantons les tentes sur une jolie petite plage de sable noir en savourant notre bière, la douche chaude se déguste comme une friandise. Le menu du soir est connu, soupe aux asperges, pâtes et sauce « Alfredo ». A peine sommes-nous couchés que la pluie fait son arrivée.

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Torres del Paine – Jour 3 – Campamento Los Perros
février 252008

Jour deux cent septante-huit. Le ciel est parfaitement dégagé, d’un bleu limpide. Le massif du Paine nous apparait enfin sans un nuage. L’étape du jour sera courte. Neuf kilomètres avec un dénivelé de trois cent septante mètres. Facile. Du coup, on traîne un peu au camping. Nous rangeons le matériel puis prenons des photos en nous baladant au bord du Lac Dickson pendant que les moustiques dorment encore.

A onze heures, nous longeons la gorge du Rio de Los Perros en jetant un dernier coup d’oeil au glacier Ventisquero Dickson dont la glace bleue scintille au soleil.

Nous traversons le Rio Cabeza del Indio sur de jolis ponts suspendus. S’ensuit une promenade de santé à l’ombre d’une forêt de lengas calcinés. Nous nous arrêtons pour une pause pique-nique au bord d’un petit ruisseau. Pain, saucisson, fromage et tentons d’économiser nos vivres, car nous craignons d’avoir été un peu optimiste sur les quantités.

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Une grimpette un peu raide nous emmène au sommet d’une grosse moraine qui sert de barrage à la Laguna de Los Perros. Le glacier du même nom vient finir sa course dans les eaux grises. Nous restons là longtemps en plein vent à contempler le mastodonte. Par moment nous pouvons entendre ses grondements et voir de petits morceaux de glace dégringoler.

Nous arrivons au campement de Los Perros vers dix-sept heures. Une simple cabane au milieu d’un bosquet entouré de deux torrents. On en profite pour faire un peu de lessive. Nous sommes tous morts de faim. On se chauffe une soupe et enchaînons avec un risotto aux asperges. La douche sera glacée. Patricio et Karin auront le courage de se baigner dans la rivière. Valérie de son côté lutte toujours contre la grippe.

On se couche tôt, pour se lever tôt. Le parcours de demain sera rude. Un col à mille deux cent quarante et un mètres avant de redescendre sur le glacier Grey.

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Torres del Paine – Jour 2 – Refugio Lago Dickson
février 242008

Jour deux cent septante-sept. Quatre heures du matin. Nous sommes réveillés par la pluie. De peur de voir nos sacs trempés sous le minuscule auvent nous les rentrons dans la tente. Difficile de retrouver le sommeil dans un espace si réduit d’autant qu’il fait très chaud dans nos couchages.

A neuf heures, la pluie cesse et nous sortons la tête au grand air (ici le soleil se lève à huit heures trente). Le ciel est couvert. Nous déjeunons et replions tout le matériel en profitant des premiers rayons pour faire sécher les toiles et aérer les duvets.
Stretching et dose d’arnica. On se met en route vers onze heures.

Le « zorro » nous observe en baillant dans les herbes hautes. Nous marchons tout d’abord sur les bords du Rio Paine en faisant fuir une escadrille de gros canards qui s’envolent bruyamment.

Nous cherchons parfois notre passage dans les marécages tant le niveau de l’eau est haut. S’ensuit une première montée assez rude qui nous mène directement sur les rives de la Laguna Alexandra, puis plus haut encore à un magnifique panorama. Nous dominons le Lago Paine et une imposante barrière de montagnes. C’est elle qui marque la frontière avec l’Argentine. Nous distinguons au loin une énorme masse blanche et bleue. C’est le glacier Ventisquero Dickson, l’un des bras du gigantesque glacier Hielo Patagonico Sur.

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Le sentier redescend sur les bords du lac et traverse une forêt calcinée. Nous pique-niquons là assis sur des troncs noircis. Patricio nous explique que son pays est sur la bonne voie. L’économie se porte bien et le pouvoir d’achat est élevé. Le Chili est la nation la plus riche d’Amérique du Sud et dispose d’un gouvernement stable et élu démocratiquement.

Les derniers pas se font difficiles, mais la vue est sublime sur les sommets de la Cordillère Paine. Après une courte montée le long d’une moraine, nous tombons soudainement sur le Lago Dickson qui laisse échapper ses eaux grises dans le Rio Paine. En contrebas nous apercevons avec joie le toit de tôle vert du refuge.

A dix-huit heures, nous posons nos sacs à dos. Stretching et arnica. Nous avons parcouru dix-huit kilomètres en six heures. Nous nous cuisinons rapidement une belle ration de pâtes au thon agrémentée de la désormais indispensable sauce « Alfred » que nous mangeons avec nos capuchons tant les moustiques sont féroces. La journée se termine par un carré de chocolat, un café et une douche chaude. Quel bonheur !

Quelques gouttes de pluies viennent effrayer les moustiques. Avant de rentrer dans notre hutte, nous nous régalons en observant ce ciel du sud si particulier, si changeant. Rose un instant, gris strié de noir dans la minute qui suit. Un rayon de soleil éclaire le Cerre Ohnet avant de se faire rétamé par un nuage. Valérie se frictionne de pommade pour lutter contre cette vilaine grippe et nous nous couchons en espérant que la nuit sera plus reposante que la précédente.

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Torres del Paine – Jour 1 – Puesto Seron
février 232008

Jour deux cent septante-six. A six heures du matin, nous sommes réveillés par les rafales de vent sur la tôle de notre pension. Un ciel orange, traversé par des petits nuages sombres éclaire notre chambre. Nous nous affairons aux derniers petits préparatifs et retrouvons Alfred pour le petit-déjeuner avant de monter dans le bus qui nous emmènera dans le parc, cent dix kilomètres plus au nord.

Première confrontation avec la pampa. Mornes étendues jaunes balayées par les vents. Des arbres gris tordus par la pluie et les bourrasques. Des moutons, beaucoup de guanacos (sorte de lamas des plaines qui vivent à l’état sauvage), et quelques nandus (autruches sud-américaines). Les paysages sont dramatiques et majestueux. Nous croisons des gauchos qui fument leur cigarette à l’abris de quelques broussailles, béret vissé sur la tête et le cheval attaché aux branchages.

Le bus s’arrête à une croisée. Deux bâtiments, un bistrot et pas mal de rien.

En sortant du véhicule, nous sommes terrassés par un coup de vent. Le long rectiligne de gravier traverse de multiples mamelons. Au sommet de l’une des buttes, ils nous apparaissent enfin, dressant leur sommets de granit en face de nous. Un arc en ciel éclaire le massif du Cerro Paine Grande et les hauteurs du Combre Principal (3050m). Plus à l’est s’élèvent les Cuernos del Paine et à l’extrémité de la chaîne les tours de granit du Torres del Paine. Nous nous approchons avec une certaine inquiétude de cette énorme masse montagneuse, sombre, torturée et enneigée sur ces hauteurs.

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Nous entrons dans le parc et poursuivons notre route dans un petit minibus jusqu’au refuge « Las Torres », le début de la randonnée.

A côté de nous, se prépare un petit groupe de trois personnes. Karin, une allemande qui voyage avec deux amis chiliens, Patricio et Felipe, habitants à Santiago. Patricio parle un français parfait après plusieurs séjours en France. Nous discutons tous ensemble dans un amusant mélange de langues des différentes options possibles : grimper directement dans la vallée du Rio Ascenso pour admirer les tours le lendemain dans la lumière du petit matin, ou commencer directement la boucle de cent vingt kilomètres qui contourne le massif. La météo ne semble pas très bonne. De gros nuages s’accrochent au « Torres ». Nous décidons donc de débuter la « petite » promenade et de marcher tous les six.

La balade débute par la traversée d’anciennes moraines et de petits canyons entourés de buisson de « ciruelillo » dont nous distinguons les fleurs rouges et fanées sur les bas côtés du sentier. Il fait soudainement beau, le soleil semble avoir gagné son combat contre les nimbes. Les sommets quant à eux sont toujours cachés dans les brumes. Le sentier traverse une jolie forêt avant de descendre sur le Rio Paine. Nous longeons la rivière qui sort de son lit laissant couler des eaux grisâtres sur les herbes blondes.

Après quatre heures trente et neuf kilomètres, nous arrivons au Puesto Seron, un camping improvisé autour d’une cabane construite au centre d’une prairie. Les tentes sont montées sans difficultés et nous nous mettons immédiatement à cuisiner. Alfred prépare une succulente sauce pour les pâtes avec des légumes et de l’huile d’olive et un peu de vin (nous comprenons du coup pourquoi son sac était si lourd). Un « zorro » (renard rouge de Patagonie) nous observe sans peur. Des ibis mandores hurlent sur la colline en face de nous.

Vers vingt et une heures, le soleil se couche et malgré les moustiques qui arrivent par centaines, nous contemplons la scène la gorge serrée. Un ciel chargé de nuages étranges, laisse apparaitre par-ci par là de petites zones bleues et puis tranquillement l’ensemble vire au rose puis au rouge.

On peine un peu à entrer dans notre très petite tente de camping (mais si légère) en espérant que la nuit ne sera pas trop froide et que nos sacs de couchage tiendront leur promesse.

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Préparatifs

Préparatifs

Puerto Natales - Chili

février 222008

Jour deux cent septante cinq. Ce sera donc le grand circuit. Cent vingt-cinq kilomètres. Huit à dix jours de marche en fonction d’une météo souvent très capricieuse par ces latitudes. On gamberge un peu.

Il nous faut apporter avec nous la nourriture pour l’entier de la randonnée. Pâtes, riz, biscuits, pommes, café, lait en poudre, céréales et fruits secs seront la base de notre alimentation. Une plaque de chocolat suisse servira de soutient psychologique en cas de coups durs. Du gaz pour le réchaud en suffisance, tout l’équipement de cuisine et de camping. Les sacs sont donc allégés au maximum (ce qui est très relatif vu le poids de la bouffe) et donc vidés du superflus que nous laisserons à la pension.

« 1 de 5 »

Valérie frissonne et carbure à l’anti-grippal. En ville, nous rencontrons Julien, Patrick, Matthieu Claire et Bertrand qui s’attaquent au circuit dit du « W ». Clément, fiévreux restera à Puerto Natales.

Nous sommes prêts. Le départ est fixé au lendemain à six heures quinze. Le vent souffle toujours aussi fort, chassant de petits nuages bas et gris qui caracolent au-dessus des toits rouillés de la ville.

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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 4
février 212008

Jour deux cent septante quatre. Air et mer sont d’un gris un peu mornes. Les eaux sont calmes. Le petit homme trapu aux cheveux gris coupés en brosse donne ses ordres d’une voie tranquille et posée. Le capitaine connait la route et les caps par coeur. L’officier à la barre tapote sur de multiples boutons et autres manettes. L’Evangelistas zigzague aux travers des innombrables îlots du canal White.

C’est déjà la fin de la croisière, la remontée vers Puerto Natales et l’entrée dans le « Seno Ultima Esperanza ». Ultimes parties de chibre. On échange les adresses et prépare les bagages.

Nous débarquons sous une pluie fine dans une ville de bout du monde qui n’a pas loupé le virage du tourisme. Toujours les mêmes façades de tôles, derrière lesquelles se cachent des restos à touristes et autres magasins d’articles de randonnées. Nous sommes aux portes du célèbre Parc National de Torres del Paine, la mecque du trekking.

En soirée, nous mangeons une dernière fois tous ensemble. Julien a effectué une bonne partie de la traversée cloué au lit par une mauvaise grippe. Clément en ressent déjà les premiers symptômes et Valerie n’est pas au mieux de sa forme. Nous comparons nos plans pour le lendemain. Certains s’engageront rapidement dans le parc pour profiter du beau temps. Nous préférons passer un peu plus de temps en ville et préparer tranquillement notre excursion.

De retour à la pension, nous rencontrons deux irlandais qui traversent le continent à moto du sud au nord. Ils reviennent des « Torres » après y avoir passé huit jours. Ils sont fatigués mais heureux et nous confortent dans l’idée de nous lancer dans le grand circuit de 120 kilomètres.

Nous faisons aussi la connaissance d’Alfred, un catalan amateur de montagne. Il voyage seul et souhaite aussi s’attaquer à la grande boucle. Nous marcherons donc ensemble.

Bien au chaud dans les gros duvets de la « Nancy Guesthouse » nous nous endormons en écoutant les bourrasques et la pluie taper sur les vitres de notre chambre.

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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 3
février 202008

Jour deux cent septante-trois. Mer agitée. Le ciel est toujours gris et pluvieux. Dans quelques heures nous quitterons le Golf de Penas pour entrer dans le Canal Messier. Les vagues viennent maintenant taper la coque latéralement provoquant un joli roulis. A l’heure du petit-déjeuner, il est conseillé de ne pas regarder la mer. La ligne d’horizon joue à cache-cache, disparaissant à bâbord pour réapparaître à tribord, occasionnant de petits hauts-le-coeur.

Dans l’après-midi, le bateau quitte sa route pour rendre visite à l’un des bras du « Hielo Patagonico Sur » . Un glacier continental gigantesque, monstre de glace de trois cent cinquante kilomètres de long et de seize mille huit cent kilomètres carrés. Il s’agit de la troisième calotte glaciaire au monde après l’Antarctique et le Groenland, la réserve d’eau douce la plus importante d’Amérique du Sud.

« 1 de 5 »

Des dauphins viennent faire les fous devant la coque. Soudain, la mer change de teinte, passant d’un gris vert et sombre à un gris laiteux aux reflets turquoises. Cette coloration est due aux sédiments en suspension dans les eaux provenant des glaciers environnants. Le «lait du glacier». Le géant apparait au loin. Grosse masse bleuâtre. Ici et là, des icebergs flottent dans le fjord. Tous les passagers sont agglutinés à l’avant pour immortaliser le moment.

L’Evangelistas reprend sa route. Il est attendu à Puerto Eden. Ce petit bled de pêcheurs est perdu au milieu de l’immense Parc National « Bernardo O’Higgins » sur l’Isla Wellington. Deux cent cinquante personnes vivent ici isolées du monde dans ce qui était au départ un relais pour une ligne d’hydravions expérimentale de l’armée chilienne.

Le ferry est le seul lien entre le village et le reste du pays. C’est lui qui achemine les vivres et le courrier. C’est lui qui conduit les enfants au collège de Puerto Montt. Des dizaines de petits bateaux l’attendent impatiemment dans la crique. Au crépuscule, l’on distingue sur la côte les lueurs des petites habitations de bois peintes de toutes les couleurs.

Nous laissons Puerto Eden pour entrer dans la dernière nuit du voyage. L’équipage a organisé un loto et une disco. Alors que les passagers se trémoussent sur d’improbables rythmes sud-américains, nous préférons le calme du poste de pilotage plongé dans l’obscurité avec pour seule musique le « bip » du radar et le ronronnement des machines.

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Jour deux cent septante deux. Mer calme, ciel gris chargé de nuages et petite pluie froide. A bâbord, l’on distingue les crêtes de l’Île Magdalena. Petit-déjeuner copieux après une nuit de sommeil parfaite.

Le poste de pilotage est ouvert aux passagers. Nicolas reste un long moment devant la table à carte, fasciné par le parcours corrigé toutes les heures au crayon et compas. Nous profitons d’un temps plus sec pour aller lire sur le pont supérieur. Veste et bonnet sont de rigueur.

« 1 de 13 »

Nous croisons une patrouille de la marine de guerre chilienne. Par moment, les rayons du soleil percent l’épaisse couche de nuage et viennent éclairer les forêts de cyprès qui couvrent les côtes inhabitées et morcelées de cette partie du monde.

De temps à autre, des phoques viennent jouer autour de nous, silhouettes noires et luisantes dans les eaux argentées.

En fin de journée, on nous informe que nous entrerons dans le Golf de Penas dans la nuit. Le capitaine s’attend à des creux de dix à quinze mètres. Distribution de pastille contre le mal de mer.
Vers une heure du matin, nous nous retrouvons avec Laurent à l’avant du bateau. La proue se lève, pour sortir de l’eau. Légère impression d’apesanteur. Et puis, dans un grand bruit sourd, l’ Evangelistas retombe écrasant les prochaines lames de sa lourde masse. On admire ce spectacle, trempés en se cramponnant au bastingage.

Dans les couchettes, le bruit est relativement impressionnant mais l’absence de hublot rend la partie plus facile. Encore une fois, nous dormirons comme des loirs.

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Puerto Montt – Puerto Natales – jour 1
février 182008

Jour deux cent septante et un. Assis sur le quai de Puerto Montt, on le voit arriver de loin. Le ciel s’est dégagé et l’on aperçoit vaguement la Cordillère des Andes derrière la coque rouge du Ferry « Evangelistas ». Notre bateau semble minuscule en comparaison avec le cargo « Grand Fortune » qui appareillait sous nos yeux il y a quelques minutes, mais son état semble excellent ce qui est loin d’être le cas du gros navire noir et rouillé battant pavillon libérien.

Nous embarquons avec cinq heures de retard sur l’horaire. A bord, la propreté est exemplaire ce qui nous change de notre dernière expérience de ce type sur la Mer Caspienne. Nous découvrons les cabines dites « C », vaste dortoir composé de onze lits superposés avec armoires de rangements (sécurisées) et d’un bloc sanitaire. L’espace est confiné, mais bien étudié et les matelas semblent confortables.

« 1 de 10 »

Nous retrouvons l’équipe de voyageurs avec qui nous avions sympathisé à terre. Clément et Matthieu deux romands de Morges et Lausanne et Patrick de Baden. Claire et Bertrand un couple d’alsaciens en vadrouille ainsi que Julien et Laurent deux autres français. Nous sommes vraiment surpris par le grand nombre de suisses parmi les passagers (nous rencontrerons une bonne quinzaine de compatriotes).

A l’heure du souper, nous quittons Puerto Montt. Les volcans Osorno et Hornopiren semblent sortir de leur brume pour nous saluer. Deux cônes enneigés dans la lumière du soir. Le soleil se couche sur la Baie de Reloncavà­.

Entre deux parties de chibre, Clément (qui lit les journaux locaux) 😉 nous explique les raisons du retard de l »Evangelistas ».

Voici donc l’histoire qui a dû plonger les passagers précédents dans une ambiance très particulière:
Alors qu’il quittait, dans la nuit du 15 février, Puerto Natales pour Puerto Montt (le trajet inverse au nôtre), une passagère anglaise de quarante et un ans passablement éméchée se jeta par-dessus bord après une dispute avec son ami. Par 51 degrés sud, les eaux du Pacifique ne pardonnent pas ce genre de baignade. L’équipage du ferry eu donc la lourde tâche de retrouver le corps, à l’aube et de le ramener à Puerto Natales. Ironie du sort, ce triste incident eu lieu dans le « Seno (Fjord) de Ultima Esperanza »…

Nous nous endormons avec pour berceuse le ronronnement des diesels alors que l'”Evangelistas » entre dans le Golfe de Corcovado.

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