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El Bosque

El Bosque

Albergue el Socorro - San Miguel de Sarapiqui - Costa Rica

décembre 92016

Jours cinq et six. La route grimpe au milieu des plantations de café qui recouvrent les flancs du Volcan Poas. A plus de 1000m d’altitude, nous sommes arrêtés par un troupeau de vaches en plein brouillard.

Non loin de Cariblanco, nous empruntons soudainement une route flambant neuve, double rond point, signalisation routière. Sur le côté un village comme sorties de terre, des habitations en lotissement, toutes identiques. La gare routière, le poste de police et l’école alignés sous les mêmes toits de tôle.

Nous sommes à Nueva Cinchona. Un village reconstruit ici après le terrible tremblement de terre de 2009 qui a rasé Cinchona l’ancienne, petite bourgade agrippée au volcan

.

Passé l’asphalte, le chemin fait de blocs de pierres volcaniques grises devient cassant. Nous nous perdons un peu pour rejoindre la Laguna de Hule.

En fin d’après-midi, sous une pluie battante qui va nous accompagner pendant 24 heures, nous débarquons dans une ferme perdue sur les bords du Rio Sarapiqui. Notre hôte, Don José Miranda a repris l’exploitation familiale et accueil des touristes dans 3 petites cabanes en bois avec vue sur la forêt. Le lendemain, nous le suivons dans les sous-bois humides, intrigués et un peu effrayés par le cris des singes et des oiseaux. Bambous et fougères géantes, arbres aux racines gigantesques, arbustes aux terribles piquants noirs “Muy peligroso” d’après le guide. On ressort de là tout crottés et contents de retrouver la lumière du soleil qui pointe derrière les nuages.

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Martina et la grande aventure du dehors

Martina et la grande aventure du dehors

Massif du Fitzroy - Argentine

mars 82008

Jour deux cent nonante. Le sentier ondule à travers l’ancien lit de la rivière creusant une ornière poussiéreuse entre les massifs de lengas. C’est alors qu’ils sortent du bosquet à la queue-leu-leu. Nous nous arrêtons sur le bas côté pour les laisser passer. Le guide tout d’abord nous salue d’un « hola » machinal et très argentin. Appelons-le Esteban si vous le voulez bien.

Esteban
Chemise à carreaux retroussée jusqu’aux manches, la petite quarantaine, teint mat et des lunettes de soleil d’un autre âge derrière lesquelles on devine un regard perçant. Son sac à dos semble plus volumineux que celui du reste de l’équipe.

Esteban est inquiet. Son patron va gueuler. C’est qu’il a esquinté la portière droite du Defender contre une branche de coigüe. Le slogan de l’agence a morflé. Les belles lettres jaune sur fond blanc sont désormais à peine lisibles. « Patagonia – Discover a world of adventure » qu’ils avaient écrit. Tu parles.

« 1 de 22 »

Esteban accélère le pas. Il a hâte d’arriver à la « Estacion del Condor ». Ce sera la fin de cette semaine de randonnée. Bien sûr, il faudra qu’il passe sa soirée avec le groupe. Rigoler évasivement à leurs plaisanteries, trinquer, échanger les adresses, leur dire qu’ils ont bien marché et tout et tout… Mais il sait aussi qu’Alberto viendra mettre l’ambiance avec son béret, sa guitare et ses allures de gaucho. Et son « cordero à la parilla » sera forcément succulent.

Esteban force l’allure. Son sac est plus léger sans cette putain de bouteille et les chorizos qu’il trimbalait depuis le départ. « Esteban ! Il faut qu’ils enjoyent la Patagonian hospitality ! » lui avait-dit le boss. Il leur avait donc fait la surprise de la topette et du sauciflard au sommet du dernier col. Déjà qu’il se trimbale les déchets de toute la clique. C’est aussi ça l’éco-tourisme.

Klaus
Klaus, le suit à quelques encablures. Il nous murmure un « hello » en souffletant, les mains crispées sur le boîtier de son appareil photo qui tapote dans un incessant va et vient sur son torse. La sangle du Nikon lui scie le cou. Peut-être n’était-ce pas une si bonne idée que d’emmener avec lui son quatre cent millimètres. Cinq kilos d’optiques à porter pendant sept jours. Tout cela pour un gros plan de lama pris depuis la jeep. Et en plus on l’avait corrigé. « Ce n’est pas un lama c’est un guanaco » lui avait dit Martina.

Klaus est préoccupé. Voilà bientôt une semaine qu’il n’a pas pu vérifier le cours de ces actions UBS. Cette randonnée tombe vraiment au pire moment. Mais, il l’avait bookée depuis des mois. Et qui aurait pu prédire de si mauvais résultats pour une banque suisse. Klaus est maudit. Il y a quelques années, il avait déjà perdu un paquet de pognon lors d’un safari au Kenya. Les avions suisses étaient cloués au sol et le titre de Swissair se cassait la gueule. Bon, il s’absentera pendant le repas du soir ou pendant le spectacle de danse folklorique pour profiter de la connexion satellitaire de l’Estancia.

Klaus a les jambes un peu molles. Le coup de rouge bu au sommet, ou peut-être les quatre tablettes de Micropur qu’il a balancé dans sa gourde par précaution.

Inge, Hans, et Sonia
Le reste de la troupe nous croisera sans un mot, le regard dans le vague.

Martina
Un raclement métallique nous incite à patienter encore un peu en bordure du sentier. Vous vous souvenez du bruit de vos bâtons de ski lorsqu’ils frottaient sur le carrelage glissant de votre HLM à touristes lors de vos dernières vacances de neige ?
C’est Martina qui pointe sa frêle silhouette au bout du chemin.

Martina est agacée. Elle ne pensait pas que cette semaine de marche en Patagonie serait si difficile. « Sur les traces des gauchos, découvrez la pampa et les pics les plus majestueux de l’hémisphère sud » avait-elle lu dans Femina. Elle pensait que son entrainement hebdomadaire de Nordic Walking sur les bords du Léman serait suffisant pour affronter les sentiers argentins. Au moins, avait-elle déjà les sticks.

Martina est soucieuse. Elle a oublié de dire au guide qu’elle était végétarienne et elle vient de s’apercevoir en relisant attentivement le programme du voyage qu’une soirée grillade était prévue le dernier soir dans la cour de l’Estancia. Elle avait eu de la peine avec le chorizo lors de la pause sur les hauteurs du défilé. L’estomac en patraque, elle avait dû s’arrêter à l’improviste à côté d’un torrent pour un besoin pressant. En oubliant dans sa précipitation que l’on ne défèque pas à proximité d’un cours d’eau où le reste des randonneurs vient s’abreuver. Elle avait également omis de reprendre son PQ avec elle, mais elle avait une excuse, c’est le guide qui portait la poubelle. Et puis le papier recyclé doit mettre moins de temps à se bio-dégrader n’est-ce-pas ?

Martina est énervée. Elle a du retard sur le reste de l’équipe. Personne ne l’attend. Elle a trop chaud, ses jambes sont lourdes et ses alpenstock de titane la gênent dans les fourrés.

Martina s’arrête à notre hauteur, toute rouge et dégoulinante. « C’est triste ce que vous faites » nous dit-elle.
On se regarde interloqués. « Pardon ? »
« C’est triste ce que vous faites, marcher comme cela en dehors du sentier, vous piétinez la flore ! »

Les gnous
Nous reprenons notre chemin sans voix. Parfois, il y a vraiment des coups de bâtons qui se perdent.

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Torres del Paine – Jour 8 – Base des Torres
mars 12008

Jour deux cent huitante trois. Soleil et nuages. Dernier petit déjeuner. Nous laissons les sacs au camping pour monter à un point de vue sur les Torres. Neuf kilomètres aller et retour. Quatre heures et demie de marche.

Pressés d’en finir, nous mettons peu de temps pour grimper le long du Rio Ascencio jusqu’au promontoire situé juste au-dessous des tours de granit.

Quelques cumulus s’accrochent au Torre Central. De temps à autre, elles nous apparaissent toutes les trois éclairées par de rares rayons de soleil qui leur donnent un bel aspect orangé.

« 1 de 10 »

Alfred et Nicolas redescendent comme des fusées. A dix-sept heures, toute l’équipe est de retour au camp.

Deux heures plus tard, le bus vient nous chercher pour le retour à Puerto Natales. Cent dix kilomètres à travers la pampa à la tombée de la nuit. Dernier coup d’oeil à ce massif montagneux exceptionnel. Quelques guanacos nous regardent passer tranquillement. Valérie n’est pas au mieux de sa forme et vomi dans le bus ! Elle retrouvera avec plaisir les bains chauds et les gros duvets de la pension « Nancy » pour une nuit de sommeil réparatrice.

Le reste de la troupe finira la journée au « Masai », restaurant de la ville réputé pour ses sandwichs chauds à la mode chilienne.

Un molosse de quinze centimètres de haut confectionné avec deux tranches de pain, deux de boeuf, un oeuf, du fromage, du jambon, de l’avocat, etc. Indigestion obligatoire après huit jours de bouffe du taulard.

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Torres del Paine – Jour 7 – Refugio Las Torres
février 292008

Jour deux cent huitante deux. Soleil. Ciel azur parsemé de nuage au réveil. La nuit fût fraîche, très fraîche. On se réveille trempés par la condensation. La préparation du café est le premier geste de la journée. Un vrai petit plaisir. Moins amusant, nous lavons la vaisselle de la veille dans le lit de la rivière avec du gravier. Les mains gelées, nous démontons la tente et nous mettons rapidement en marche pour nous réchauffer. Après cinq minutes d’efforts, il est déjà temps de tomber les vestes et autres bonnets.

Nous arrivons sur les bords du Lac Nordenskjöld, où nous nous perdons dans des buissons aux alentours d’une belle plage de galets.

Le temps d’un pique-nique au soleil à l’Auberge Los Cuernos que nous voici pris dans une tempête de pluie et de vent. Cela dure cinq bonnes minutes puis le ciel bleu revient.

« 1 de 10 »

Quelques traversées de torrents héroïques plus tard et nous voici de retour à notre point de départ. La boucle est bouclée.

Au Campamento Las Torres, les feux de camps sont autorisés. Grosses flammes et grillades pour notre dernière nuit dans le parc et notre ultime soirée tous ensemble.

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Torres del Paine – Jour 6 – Campamento Italiano
février 282008

Jour deux cent huitante et un. Le vent et la pluie de la nuit ont nettoyé puis séché tout notre équipement. Nous déjeunons copieusement avant de repartir. Aujourd’hui sans trop savoir pourquoi, les pas sont pénibles à aligner. Fatigue ?

Après avoir longé le Lac Skottberg, nous entrons dans la Vallée Del Francés en longeant le rio du même nom. Nous accédons au Campamento Italiano par un pont suspendu et plantons notre tente entre de grosses racines sur un terrain en pente. Nous prenons sans attendre le chemin des sommets non sans avoir laissé les sacs au camping.

« 14 de 14 »

Grimpette très pénible dans un pierrier d’où l’on peut observer le Glacier Francés et ses blocs de glace qui se disloquent bruyamment dans la rivière.

Après une montée interminable, nous arrivons à un superbe point de vue sur les massifs du Cerro Paine Grande et du Cuernos del Paine. Patricio nous attend en chauffant une soupe sur son réchaud, bien à l’abri des rochers. Nous sommes frigorifiés par le vent et Nicolas tient une petite forme. Le potage sera salvateur.

A la tombée de la nuit, nous sommes de retour au camp. Nous nous lançons dans la préparation du repas à la lueur des lampes frontales. Alfred, en fin gourmet, qualifie le risotto sauce tomate au menu, de « nourriture de prison ».

Serrés autour des casseroles fumantes et emmitouflés dans quatre couches de vêtements, nous tentons de nous réchauffer dans ce sous-bois humide et gelé, hurlant pour couvrir le bruit du torrent.

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Torres del Paine – Jour 5 – Refugio Lago Pehoe
février 272008

Jour deux cent huitante. La pluie est toujours là et nous refusons de sortir tant que le plic-ploc n’aura pas cessé. Vers dix heures, une petite accalmie nous encourage à quitter le nid. Le joli sable de la veille s’est transformé en une belle bauge noire et collante. Le matériel est trempé et sale. Nous déjeunons à l’abri, sous un arbre et déplaçons la tente pour qu’elle puisse sécher avant de tout plier. Heureusement, nos sacs à dos et nos habits sont au sec. Nous empruntons un petit sentier qui nous emmène sur les bords d’une petite crique ou quelques icebergs sont retenus prisonniers.

La pluie remet ça, mais cela ne nous empêche pas de trinquer au Bailey’s avec des glaçons centenaires.

Une fois la bouteille vide, nous prenons le chemin du Refugio Pehoe à onze kilomètres de là. Cascades, torrents, sentiers à flanc de coteaux, tout cela sous les pics glacés du Cerro Paine Grande. Nous contournons un petit lac où s’ébattent quelques canards avant de plonger au fond d’une jolie vallée en contrebas de laquelle nous distinguons déjà le Lac Pehoe.

« 1 de 11 »

A dix-neuf heures, nous arrivons devant l’imposante bâtisse du refuge. Architecture moderne pour cette « lodge » à touristes friqués. Le camping voisin est pris d’assaut par les nombreux marcheurs qui débutent la petite randonnée dite du « W ». La fatigue se fait sentir. Nicolas grelotte et semble avoir les premiers symptômes de la grippe. Nous montons les tentes face au lac et profitons des derniers rayons de soleil pour les faire sécher.

Une fois n’est pas coutume, nous mangeons dans un local chauffé et bondé alors qu’une petite tempête s’abat sur la région. Trombes d’eau et bourrasques. Deux amis chiliens qui étaient partis de nuit pour rejoindre le Campamento Italiano reviennent trempés jusqu’aux os. Impossible de marcher par ce temps.

Nous nous mettons au lit un peu inquiets. Par moments, l’armature de notre maison de toile se plie sous les attaques du vent dans un boucan indescriptible. Nous dormirons pourtant comme des bébés…avec l’aide de nos tampons auriculaires.

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Torres del Paine – Jour 4 – Refugio Grey
février 262008

Jour deux cent septante-neuf. Petit matin froid et gris. On se lève donc plus tôt que d’habitude et rangeons le bardas avant que la pluie fine qui vient du Cerro Puma ne trempe tout. La balade débute par une grimpette à travers la forêt. Le sentier devient méchamment boueux et pentu et l’on transpire sous une bruine qui joue à cache-cache avec le soleil.

Nous traversons des ruisseaux et de gros pierriers et passons la ligne des arbres. Un boulevard de roches avec un glacier qui nous taquine sur la droite. Dur dur, ça monte terriblement.

Au sommet, Alfred passe le petit monticule de pierre en tête, suivi de Nicolas. Le vent est ébouriffant. Nicolas se trouve un coin à l’abri pour faire chauffer un bouillon. Patricio arrive, suivi de Valérie, Felipe et Karin. On se réchauffe avec la petite soupe avant de poser pour la photo qui immortalisera le passage du col John Gardner.

Devant nous le glacier Grey s’étire sur des kilomètres. Impressionnant malgré les nuages qui nous cachent une partie du spectacle. On attaque le versant sud en se tenant aux rochers tellement les bourrasques sont violentes. La descente est à l’image de la montée, rude. Ne pas glisser. Mettre le poids en avant. Une série d’escalier de bois approximatifs vient finir de nous détruire les genoux. Heureusement, notre esprit est occupé par la vue, sublime, sur un glacier soudainement éclairé par quelques rayons de soleil.

« 1 de 13 »

Après deux heures de dégringolade, nous arrivons au Campamento Paso. Un camping gratuit, dans un talus et sans sanitaire. Pique-nique. A la suite d’un petit vote, nous décidons de continuer notre chemin jusqu’au Refugio Grey. Une folie qui nous fera cumuler deux jours de marche sur un seul. Mais, là -bas, on trouve de l’eau chaude, une plage et de la bière.

S’ensuit une belle et longue cabriole sur les bords du géant de glace, à flanc de coteaux entre des arbres calcinés et battus par les vents. Au fond du ravin des torrents assourdissants ont arrachés toutes les échelles métalliques.

Nous arrivons à dix-huit heures trente au Campamento Guardas. Nicolas et Alfred s’arrêtent un instant sur une moraine pour contempler le Grey dans la lumière de fin de journée. Pics bleus et gris qui se jettent dans les eaux du lac en contrebas. Le Nunatak sépare la mer de glace en deux parties. Vers dix-neuf heures trente, nous arrivons au Refugio Grey.

Plus de dix heures de marche, vingt-deux kilomètres et mille huit cent mètres de dénivelé. Nous sommes cassés mais heureux. Nous plantons les tentes sur une jolie petite plage de sable noir en savourant notre bière, la douche chaude se déguste comme une friandise. Le menu du soir est connu, soupe aux asperges, pâtes et sauce « Alfredo ». A peine sommes-nous couchés que la pluie fait son arrivée.

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Torres del Paine – Jour 3 – Campamento Los Perros
février 252008

Jour deux cent septante-huit. Le ciel est parfaitement dégagé, d’un bleu limpide. Le massif du Paine nous apparait enfin sans un nuage. L’étape du jour sera courte. Neuf kilomètres avec un dénivelé de trois cent septante mètres. Facile. Du coup, on traîne un peu au camping. Nous rangeons le matériel puis prenons des photos en nous baladant au bord du Lac Dickson pendant que les moustiques dorment encore.

A onze heures, nous longeons la gorge du Rio de Los Perros en jetant un dernier coup d’oeil au glacier Ventisquero Dickson dont la glace bleue scintille au soleil.

Nous traversons le Rio Cabeza del Indio sur de jolis ponts suspendus. S’ensuit une promenade de santé à l’ombre d’une forêt de lengas calcinés. Nous nous arrêtons pour une pause pique-nique au bord d’un petit ruisseau. Pain, saucisson, fromage et tentons d’économiser nos vivres, car nous craignons d’avoir été un peu optimiste sur les quantités.

« 1 de 13 »

Une grimpette un peu raide nous emmène au sommet d’une grosse moraine qui sert de barrage à la Laguna de Los Perros. Le glacier du même nom vient finir sa course dans les eaux grises. Nous restons là longtemps en plein vent à contempler le mastodonte. Par moment nous pouvons entendre ses grondements et voir de petits morceaux de glace dégringoler.

Nous arrivons au campement de Los Perros vers dix-sept heures. Une simple cabane au milieu d’un bosquet entouré de deux torrents. On en profite pour faire un peu de lessive. Nous sommes tous morts de faim. On se chauffe une soupe et enchaînons avec un risotto aux asperges. La douche sera glacée. Patricio et Karin auront le courage de se baigner dans la rivière. Valérie de son côté lutte toujours contre la grippe.

On se couche tôt, pour se lever tôt. Le parcours de demain sera rude. Un col à mille deux cent quarante et un mètres avant de redescendre sur le glacier Grey.

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Torres del Paine – Jour 2 – Refugio Lago Dickson
février 242008

Jour deux cent septante-sept. Quatre heures du matin. Nous sommes réveillés par la pluie. De peur de voir nos sacs trempés sous le minuscule auvent nous les rentrons dans la tente. Difficile de retrouver le sommeil dans un espace si réduit d’autant qu’il fait très chaud dans nos couchages.

A neuf heures, la pluie cesse et nous sortons la tête au grand air (ici le soleil se lève à huit heures trente). Le ciel est couvert. Nous déjeunons et replions tout le matériel en profitant des premiers rayons pour faire sécher les toiles et aérer les duvets.
Stretching et dose d’arnica. On se met en route vers onze heures.

Le « zorro » nous observe en baillant dans les herbes hautes. Nous marchons tout d’abord sur les bords du Rio Paine en faisant fuir une escadrille de gros canards qui s’envolent bruyamment.

Nous cherchons parfois notre passage dans les marécages tant le niveau de l’eau est haut. S’ensuit une première montée assez rude qui nous mène directement sur les rives de la Laguna Alexandra, puis plus haut encore à un magnifique panorama. Nous dominons le Lago Paine et une imposante barrière de montagnes. C’est elle qui marque la frontière avec l’Argentine. Nous distinguons au loin une énorme masse blanche et bleue. C’est le glacier Ventisquero Dickson, l’un des bras du gigantesque glacier Hielo Patagonico Sur.

« 10 de 10 »

Le sentier redescend sur les bords du lac et traverse une forêt calcinée. Nous pique-niquons là assis sur des troncs noircis. Patricio nous explique que son pays est sur la bonne voie. L’économie se porte bien et le pouvoir d’achat est élevé. Le Chili est la nation la plus riche d’Amérique du Sud et dispose d’un gouvernement stable et élu démocratiquement.

Les derniers pas se font difficiles, mais la vue est sublime sur les sommets de la Cordillère Paine. Après une courte montée le long d’une moraine, nous tombons soudainement sur le Lago Dickson qui laisse échapper ses eaux grises dans le Rio Paine. En contrebas nous apercevons avec joie le toit de tôle vert du refuge.

A dix-huit heures, nous posons nos sacs à dos. Stretching et arnica. Nous avons parcouru dix-huit kilomètres en six heures. Nous nous cuisinons rapidement une belle ration de pâtes au thon agrémentée de la désormais indispensable sauce « Alfred » que nous mangeons avec nos capuchons tant les moustiques sont féroces. La journée se termine par un carré de chocolat, un café et une douche chaude. Quel bonheur !

Quelques gouttes de pluies viennent effrayer les moustiques. Avant de rentrer dans notre hutte, nous nous régalons en observant ce ciel du sud si particulier, si changeant. Rose un instant, gris strié de noir dans la minute qui suit. Un rayon de soleil éclaire le Cerre Ohnet avant de se faire rétamé par un nuage. Valérie se frictionne de pommade pour lutter contre cette vilaine grippe et nous nous couchons en espérant que la nuit sera plus reposante que la précédente.

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Torres del Paine – Jour 1 – Puesto Seron
février 232008

Jour deux cent septante-six. A six heures du matin, nous sommes réveillés par les rafales de vent sur la tôle de notre pension. Un ciel orange, traversé par des petits nuages sombres éclaire notre chambre. Nous nous affairons aux derniers petits préparatifs et retrouvons Alfred pour le petit-déjeuner avant de monter dans le bus qui nous emmènera dans le parc, cent dix kilomètres plus au nord.

Première confrontation avec la pampa. Mornes étendues jaunes balayées par les vents. Des arbres gris tordus par la pluie et les bourrasques. Des moutons, beaucoup de guanacos (sorte de lamas des plaines qui vivent à l’état sauvage), et quelques nandus (autruches sud-américaines). Les paysages sont dramatiques et majestueux. Nous croisons des gauchos qui fument leur cigarette à l’abris de quelques broussailles, béret vissé sur la tête et le cheval attaché aux branchages.

Le bus s’arrête à une croisée. Deux bâtiments, un bistrot et pas mal de rien.

En sortant du véhicule, nous sommes terrassés par un coup de vent. Le long rectiligne de gravier traverse de multiples mamelons. Au sommet de l’une des buttes, ils nous apparaissent enfin, dressant leur sommets de granit en face de nous. Un arc en ciel éclaire le massif du Cerro Paine Grande et les hauteurs du Combre Principal (3050m). Plus à l’est s’élèvent les Cuernos del Paine et à l’extrémité de la chaîne les tours de granit du Torres del Paine. Nous nous approchons avec une certaine inquiétude de cette énorme masse montagneuse, sombre, torturée et enneigée sur ces hauteurs.

« 1 de 13 »

Nous entrons dans le parc et poursuivons notre route dans un petit minibus jusqu’au refuge « Las Torres », le début de la randonnée.

A côté de nous, se prépare un petit groupe de trois personnes. Karin, une allemande qui voyage avec deux amis chiliens, Patricio et Felipe, habitants à Santiago. Patricio parle un français parfait après plusieurs séjours en France. Nous discutons tous ensemble dans un amusant mélange de langues des différentes options possibles : grimper directement dans la vallée du Rio Ascenso pour admirer les tours le lendemain dans la lumière du petit matin, ou commencer directement la boucle de cent vingt kilomètres qui contourne le massif. La météo ne semble pas très bonne. De gros nuages s’accrochent au « Torres ». Nous décidons donc de débuter la « petite » promenade et de marcher tous les six.

La balade débute par la traversée d’anciennes moraines et de petits canyons entourés de buisson de « ciruelillo » dont nous distinguons les fleurs rouges et fanées sur les bas côtés du sentier. Il fait soudainement beau, le soleil semble avoir gagné son combat contre les nimbes. Les sommets quant à eux sont toujours cachés dans les brumes. Le sentier traverse une jolie forêt avant de descendre sur le Rio Paine. Nous longeons la rivière qui sort de son lit laissant couler des eaux grisâtres sur les herbes blondes.

Après quatre heures trente et neuf kilomètres, nous arrivons au Puesto Seron, un camping improvisé autour d’une cabane construite au centre d’une prairie. Les tentes sont montées sans difficultés et nous nous mettons immédiatement à cuisiner. Alfred prépare une succulente sauce pour les pâtes avec des légumes et de l’huile d’olive et un peu de vin (nous comprenons du coup pourquoi son sac était si lourd). Un « zorro » (renard rouge de Patagonie) nous observe sans peur. Des ibis mandores hurlent sur la colline en face de nous.

Vers vingt et une heures, le soleil se couche et malgré les moustiques qui arrivent par centaines, nous contemplons la scène la gorge serrée. Un ciel chargé de nuages étranges, laisse apparaitre par-ci par là de petites zones bleues et puis tranquillement l’ensemble vire au rose puis au rouge.

On peine un peu à entrer dans notre très petite tente de camping (mais si légère) en espérant que la nuit ne sera pas trop froide et que nos sacs de couchage tiendront leur promesse.

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Préparatifs

Préparatifs

Puerto Natales - Chili

février 222008

Jour deux cent septante cinq. Ce sera donc le grand circuit. Cent vingt-cinq kilomètres. Huit à dix jours de marche en fonction d’une météo souvent très capricieuse par ces latitudes. On gamberge un peu.

Il nous faut apporter avec nous la nourriture pour l’entier de la randonnée. Pâtes, riz, biscuits, pommes, café, lait en poudre, céréales et fruits secs seront la base de notre alimentation. Une plaque de chocolat suisse servira de soutient psychologique en cas de coups durs. Du gaz pour le réchaud en suffisance, tout l’équipement de cuisine et de camping. Les sacs sont donc allégés au maximum (ce qui est très relatif vu le poids de la bouffe) et donc vidés du superflus que nous laisserons à la pension.

« 1 de 5 »

Valérie frissonne et carbure à l’anti-grippal. En ville, nous rencontrons Julien, Patrick, Matthieu Claire et Bertrand qui s’attaquent au circuit dit du « W ». Clément, fiévreux restera à Puerto Natales.

Nous sommes prêts. Le départ est fixé au lendemain à six heures quinze. Le vent souffle toujours aussi fort, chassant de petits nuages bas et gris qui caracolent au-dessus des toits rouillés de la ville.

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Au boulot !

Au boulot !

Bellbird Ridge Farm, Taupo, Nouvelle-Zélande

février 12008

Jours deux cent cinquante à deux cent cinquante-quatre. Nous voici à peine arrivés à Bellbird Ridge, que Mark, notre hôte, éparpille sur la table, des dizaines de descriptifs de véhicules tout-terrain. Unimog, MAN, Land Cruiser, Land Rover, la discussion est lancée ! Lui et son épouse Leanne envisagent de bourlinguer en camion pendant cinq ans, le rêve ! Nous passons plus d’une heure à échanger nos envies de voyage et autres impressions.

Le lendemain, après une nuit dans ce que l’on peut considérer comme la meilleure chambre depuis le début de notre périple, les choses sérieuses commencent. Nous sommes des WWOOFers (Willing Workers On Organic Farms – travailleurs volontaires dans des fermes bios) et notre mission est de refaire une beauté à la propriété et aux quatre hectares de jardin qui l’entourent. Désherbage autour de l’étang et du cottage, coupe d’arbres, arrachage et pose de copeaux de bois sur les platebandes, six heures de travail le premier jour. Cela nous change…

Sharon, Dominique et Laura, respectivement anglaise, allemande et suisse-allemande sont là pour nous aider. Elles aussi bénéficient du logement et des repas chez Leanne et Mark contre quelques heures de travail par jour.

« 1 de 25 »

Dans la soirée, Mark et Leanne nous emmènent sur les bords du Lac Taupo pour une baignade, mais aussi pour nous faire visiter le complexe de Savannah Bay. Avec des associés, ils ont racheté trois domaines agricoles sur les hauteurs du lac pour en faire un gigantesque ensemble résidentiel de luxe. Trois cent hectares découpés en onze zones, elles-même divisées en parcelles de 1500 à 3000 mètres carrés. Tous les terrains sont séparés par des pâturages entretenus par les moutons de la ferme intégrée au projet…

Paysages lunaires, volcans, petites gouilles aux eaux turquoises. Le Tongariro National Park est une pure merveille. Mark nous a gentiment conduit à nonante kilomètres de sa ferme pour que l’on visite ce coin de l’île du Nord. Nous y ferons une marche de huit heures, sous un soleil de plomb, en compagnie des trois filles.

Toutes les bonnes choses ont une fin. Retour à la réalité et au jardinage pour une journée seulement. Nos hôtes ont loué leurs chambres pour le weekend. Nous voilà donc obligé de quitter les lieux prématurément. Un peu pris au dépourvu, nous ne savons pas où mettre le cap !

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Aoraki

Aoraki

Aoraki - Mt-Cook - Nouvelle-Zélande

janvier 242008

Jours deux cent quarante-cinq et deux cent quarante-six. On ne se lasse pas de passer de la mer à la montagne et des sommets à l’océan. On quitte Oamaru pour rejoindre le Parc national du Mt-Cook. L’on traverse des campagnes aux herbes jaunes, rythmées par quelques carrés verts tendres arrosés par de géantes installations. Nous nous arrêtons amusés par la pose d’une maison préfabriquée déchargée toute prête d’un camion, rôti au four et (faux) feu de bois dans la cheminée.

Nous arrivons ensuite dans une régions parsemées de lacs et rivières aux eaux mystérieusement turquoises et laiteuses. Des complexes hydroélectriques ponctuent le paysage. La Nouvelle-Zélande est un pays qui a la chance d’être autonome en matière d’énergie sans utiliser la puissance nucléaire.

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Nous revoici dans les Alpes. Sapins verts sombres, vallées grises, sommets enneigés. Petite balade de quatre heures pour aller voir de plus près le fameux Aoraki (Mt-Cook), la plus haute montagne du pays (3754 m). Ici le « wanderweg » a tout d’une autoroute. Ponts suspendus, sentiers larges et gravillonnés, pontons de bois sur les zones marécageuses. Difficile de sortir du droit chemin pour salir ses godillots. La promenade se termine au bord d’un lac balayé par les vents. De gros blocs de glace flottent ici et là dans les eaux argentées. On contemple le pic, gros triangle blanc encerclé par des glaciers dégringolant. De retour au camp, nous aménageons pour une dernière nuit notre « Auto du Jacques ». Le lendemain, nous profitons du beau temps pour faire une dernière vadrouille en montagne avant de continuer vers le nord.

Au bout du Lac Pukaki, un gosse souffle dans sa cornemuse en attendant le bus de coréens qui lui assureront l’argent de poche de la semaine. Dans les embouteillages autour de Christchurch nous sommes un peu triste comme un dimanche soir d’après-ski. Nous rendons les clefs de la voiture et nous retrouvons sur deux pattes et les sacs sur le dos pour la suite du périple.

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Kayak et kea (deux mots qui commencent par K)

Kayak et kea (deux mots qui commencent par K)

Milford Sound - Nouvelle-Zélande

janvier 192008

Jours deux cent trente-neuf à deux cent quarante et un. Le poil luisant et la nageoire alerte, il nous nargue, plongeant et réapparaissant aussitôt quelques mètres sur notre gauche. A l’ombre des rochers, ils sont deux à nous observer en prenant la même pose que l’otarie Playmobil de notre enfance. Moments uniques en ce début de matinée avec pour seuls bruits le glissement du kayak et les pitreries des phoques.

Le plan d’eau est très calme et le soleil commence à réchauffer l’atmosphère. Nous approchons de l’emblématique « Mitre Peak ». Cette montagne triangulaire qui doit son nom à sa forme de chapeau d’évêque est la plus célèbre de Nouvelle-Zélande. Elle vient s’étaler dans les eaux du « Milford Sound ». Nous naviguons en fait dans un fiord, (ou un « loch » pour les écossais) une vallée glacière remplie d’eau de quinze kilomètres de long qui se jette dans la Mer de Tasmanie.

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A midi, nous déposons nos déguisements de bonshommes LEGO pour profiter de nos mouvements lors de la pause pique-nique. C’est également l’heure à laquelle les tour-opérateurs de Queenstown ont le droit de survoler le site avec leur cargaison de touristes. Le petit paradis se transforme alors en Cointrin à l’heure de pointe (Queenstown est l’aéroport le plus important après celui d’Auckland en terme de trafic). Avions et hélicos se succèdent à un rythme de fou.

Le kayak de mer est plus fin et plus étiré que son cousin des rivières. Notre engin biplace se dirige avec un gouvernail relié aux pieds du barreur par une tringlerie très légère. Il se déplace relativement rapidement lorsque la mer est calme. Notre guide nous avait prévenu.

Dès treize heures, un fort vent de mer s’engouffre dans le fiord, créant ainsi une belle houle. Difficile et fatiguant pour des néophytes comme nous de naviguer dans ces conditions. Nous groupons alors nos quatre embarcations et attachons une voile aux pagaies bâbord et tribord. Les personnes à l’avant tiennent fermement la toile au moyen de cordes. Nous rentrons ainsi au port sous spinnaker avec une impression de vitesse grisante (merci le vent arrière) et en surfant sur les vagues. La coque est souvent sous l’eau et nous arrivons trempés, mais le sourire aux lèvres !

Nous quittons la côte en début d’après-midi pour rejoindre la vallée supérieure et notre lieu de campement repéré la veille le long de la « State Highway 94″.

Le vendredi dix-huit, nous avions quitté Te Anau au bord du lac du même nom pour rejoindre le Fiordland. Lacs, rivières, vallées majestueuses, forêts, glaciers, pics à plus de trois mille mètres, fougères géantes et l’océan comme point d’orgue. Un peu comme si la mer se cachait derrière le col de la Furka.

A Milford, le soir avant notre ballade en kayak, nous serons réveillés par un kea, sorte de perroquet des montagnes au plumage verdâtre un peu fripé. L’oiseau, très curieux de nature, est venu nous piquer notre sac poubelle dans l’auvent de la voiture et s’est amusé à en éparpiller le contenu durant notre sommeil, martelant avec son bec, la boîte de conserve sauce tomate du souper précédant.

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Te Anau
janvier 172008

Jour deux cent trente-neuf. C’est ici que nous avons dormi. D’accord, c’est un peu court. Mais pour en savoir plus, merci de jeter un oeil à l’article suivant.

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