Jours deux cent cinquante-neuf à deux cent soixante et un. Un avion en retard. Quelques bons de repas en guise de compensation. Des gnous qui courent tout heureux de bistrots en Mc Do. Plusieurs heures à tuer dans l’aéroport d’Auckland. Un dernier regard sur la Mer de Tasmanie avec ses îlots qui se détachent de l’horizon dans la lumière du couchant. La farandole des 747 sur le tarmac. Un pilote qui somnole dans une aire d’embarquement isolée. Des visages qui pleurent et des familles qui courent sur les escalators alors qu’une voie irréelle crie leur nom dans les haut-parleurs.
Faut-il comprendre que notre passage dans la grande ville du nord se résume à une attente aéroportuaire ? Bien évidemment non.
Auckland est une ville toute en montée et en descente. Une cité où les buildings de verre et de métal du quartier des affaires cèdent vite la place aux amusantes petites maisons en bois de Ponsomby. C’est aussi la « ville des voiles » avec le « Viaduct Basin » qui accueillit deux éditions de la « Coupe de l’America ». Des yachts de luxe, la base permanente du « Team New Zealand » et les anciens locaux du « Team Alinghi ». C’est Queen Street avec ses boutiques de luxe et ses restaurants asiatiques. Karangahape Road, notre rue pour deux nuits, notre pension au milieu des sex-shops et des travestis.
Auckland c’est aussi le temps d’une dernière sieste en territoire kiwi sur les hauteurs du Myers Park. Se dire que nous quittons un pays merveilleux, riche et (c’est si rare) tout en finesse. On admire un dernier coup les reflets du soleil sur la « Sky Tower » et l’on coure pour mieux attendre dans les couloir de l’aérogare.
Dans la nuit, un « Hola ! » chaud et latin nous accueille alors que nous embarquons enfin dans l’Airbus A340 de la LAN Chili. Treize heures de vol. Une immensité d’eau et peut-être si la chance est avec nous un coup d’oeil sur l’Antarctique que nous survolerons presque…