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Flottement(s)

Flottement(s)

Santiago, Chili

Jours deux cent soixante-deux à deux cent soixante-trois. Arturo Merino Benitez . Le créateur et ancien commandant de la « Fuerza Aérea de Chile » donne son nom à l’aéroport de Santiago. Le patronyme d’un militaire en guise d’ouverture sur le monde pour un pays qui compte deux Prix Nobel de littérature. Quel dommage ! Chez Arturo, les formalités de douanes sont expédiées en quelques minutes, ce qui n’est pas le cas pour les ressortissants américains qui doivent, eux, s’acquitter d’une taxe « especiale ».

Nous voici donc au Chili. Nouveau continent, nouveau pays, nouvelle langue et… nouveau guide de voyage. Flottements, hésitations, les prises de décisions sont plus lentes et plus difficiles. Fidèles à nos habitudes, nous n’avons rien réservé et rien préparé à l’avance. Les cours d’espagnol que Valérie a suivi avant notre départ nous permettent de trouver un logement dans le quartier de l’Université catholique. Premiers kilomètres en bus et métro. Le dépaysement n’est pas flagrant. Santiago est une grande ville très « européenne ». A la pension nous partons à la récolte d’informations pour la suite du périple. On discute, on échange les bons plans avec d’autres voyageurs qui reviennent de Patagonie. Nous décidons de racheter une tente de camping à un couple d’australiens qui termine ici son séjour sud-américain.

« 11 de 11 »

Le lendemain, nous nous aventurons dans le centre-ville. Nous avions rencontré plusieurs personnes qui s’étaient fait voler leurs effets en pleine rue, nous restons donc sur nos gardes.

Le Cerro Santa Lucia, petite colline constellée de fontaines et de statues est dominé par les restes d’une ancienne forteresse. Quelques vieux canons rouillés, des amoureux qui se bécotent et une vue globale sur la cité qui s’étend autour de nous à perte de vue. Six millions d’habitants (près de quarante pour cent de la population du pays) vivent ici au pied des Andes et à une petite centaine de kilomètres de l’Océan Pacifique.

On s’aventure dans le « Museo Nacional de Bellas Artes » où nous nous laissons séduire par deux belles expositions. L’une traite de l’architecture dans les pays nordiques et de l’intégration des bâtiments dans des zones à climats extrêmes. Dépaysant. La seconde, est une magnifique rétrospective de l’oeuvre de l’architecte colombien Rogelio Salmona, assistant du Corbusier et connu pour son usage abondant de la brique en terre cuite. Il eut la chance de pouvoir réaliser d’énormes projets dans son pays.

Sur la « Plaza de la Constitucion », devant le « Palacio de la Moneda » trône la statue de Salvator Allende. Ce président à lunettes décéda pendant le coup-d’état de 1973 (fomenté notamment par la CIA américaine) et qui installa le Général Pinochet au pouvoir pendant dix-sept ans. Si vous en avez l’occasion, jetez un oeil à l’excellent film de Costa-Gavras « Porté disparu » (Missing, 1982 ) qui relate bien les évènements de cette période. Durant ces années de dictature militaire, des milliers de chiliens et chiliennes furent torturés et assassinés par la junte. Le vieux Pinochet qui est mort en 2006, échappa à tout jugement après une impressionnante saga judiciaire.

La plus riche nation du continent a élu une femme socialiste à sa présidence en la personne de Michelle Bachelet, ancienne prisonnière politique et opposante au régime militaire. Juste retour des choses ?

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