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On a marché sur la Lune

On a marché sur la Lune

San Pedro de Atacama

Jours trois cent vingt-trois à trois cent vingt-six. Les formalités douanières sont expédiées en quelques minutes au col de Jama, à plus de quatre mille deux cent mètres d’altitude. Nous voici donc de retour au Chili, au nord d’Antofagasta, dans le désert d’Atacama. Les terres les plus arides de la planète. Un ciel bleu d’une pureté incroyable chapeautant des immensités de sables et de roches rouges-oranges.

Ici, l’horizon est barré à l’est par une ligne volcanique, marquant la frontière avec la Bolivie et l’Argentine. Les volcans frôlent les six mille mètres, entourés de lagunes turquoises, de geysers et de canyons encaissées. En plus des classiques mines de fer et de cuivre, l’endroit abrite aussi le plus gros spectroscope du monde situé sur un haut-plateau à cinq mille cent mètres au-dessus du niveau de la mer. L’ALMA c’est son nom, est composé d’une soixantaine d’antennes géantes qui envoient des ondes dans l’espace pour tenter de percer le mystère de la création des planètes.

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Ce désert est réputé dans le domaine de l’astronomie en raison de la sècheresse extrême du lieu ainsi que de l’absence de pollution lumineuse. C’est aussi dans le coin que la NASA a testé les véhicules qui se promènent à l’heure actuelle sur Mars. Nous en profitons pour passer une nuit la tête dans les étoiles, écoutant les explications d’un astronome français, installé à deux pas du village depuis plusieurs années. Il organise des sessions d’initiation à l’astronomie, tentant d’inculquer quelques notions de bases aux touristes de passage. Expérience incroyable, où l’on savoure l’humour pince sans rire du bonhomme autour des six énormes télescopes pointés vers la Lune, Saturne et les autres.

Un autre jour, seuls sur la dune, nous dominons la “Valle de la Luna”, incroyable plateau désertique perdu à quelques kilomètres de San Pedro. La nuit va bientôt tomber. C’est le moment choisis par les tour-opérateurs pour déverser leur cargaison de badauds. Nous avions préféré découvrir le coin à vélo, loin de la foule et des odeurs de crème solaire. Dure et belle journée, toute en chaleur et sueurs. Au retour, l’ombre de nos bicyclettes vacille sur le bitume sous la lumière de la lune.

Plus tard à Toconao, petit bourg poussiéreux à l’entrée du salar. Trois croix de bois et un antique camion Ford délabré pour accueillir les étrangers. Des vieux pick-ups américains qui ronronnent dans les rues étroites. Le beffroi de l’église et ses bois de cactus. A quelques encablures de là, une tranchée verte, La “Quebrada de Jerez”, un petit vallon au fond duquel serpente un ruisseau. Havre de paix et de fraîcheur. Végétation luxuriante, arbres fruitiers, quelques plans de vignes et un réseau malin de canalisation datant paraît-il de l’époque inca.

Petite cour intérieure, hamac, soleil. On passe du bon temps à San Pedro, village pourtant très touristique. La rue principale regorge d’agences et autres restaurants pour gringos. Il suffit pourtant de s’éloigner de quelques centaines de mètres du centre pour retrouver les paysages arides, les maisons en pisé et cette magnifique lumière rasante sur fond de cônes enneigés.

L’occasion de faire de jolies rencontres. Hedda et Michaël, une anglaise et un californien qui voyagent depuis deux ans et avec qui nous avions sympathisé dans le Torres del Paine. Cécile et Vincent, un couple de français partis depuis la Nouvelle-Calédonie planche de surf sous le bras. Quelques suisses aussi. Sandra qui vient du Locle et Odette et Christian, une fribourgeoise et un bernois amateurs de chibre avec qui nous décidons de traverser le Salar d’Uyuni en Bolivie. Mais ça, c’est déjà une autre histoire…

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