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Passages de gués

Passages de gués

Cachi

Jour trois cent quatorze. Il suffit de quitter la ville de Salta lotie au fond d’une cuvette pour retrouver le soleil. Le paysage devient plus sec et caillouteux, mais les récentes pluies rendent les passages de gués parfois difficiles. Dans un virage, un torrent, rapide et brunâtre traverse la route, charriant avec lui de gros cailloux invisibles. Quelques véhicules sont arrêtés sur le bas côtés, les conducteurs scrutant les eaux boueuses en discutant de la meilleure trajectoire à adopter. Nous nous joignons au petit groupe en rigolant.

Un groupe d’excursionnistes abrutis au volant d’un énorme pick-up de location traverse la gouille à fond de train arrachant au passage une protection sous le châssis. Ils ne stopperont même pas pour constater les dégâts, laissant le bout de plastique au milieu de la chaussée. Un indigène se lance, prudemment, de l’eau jusqu’à la calandre de sa vieille Ford Falcon. Il passe. Sous le regard de nos nouveaux amis, en première vitesse, lentement mais sûrement, nous traversons le rio. Ouf !

Le ruban de gravier grimpe à travers la Quebrada de Molino. Nuages gris et montagnes vertes olive. Nous passons la Piedra de Molino (3347m) en plein brouillard. S’ensuit un plateau parsemé d’immenses cactus traversé par une ligne de bitume de quatorze kilomètres surnommée la « Recta de Tin-Tin ». Au détour d’un virage nous retrouvons la Cordillère des Andes et le sommet enneigé du Nevado del Cachi (6380 m).

La route redescend dans une belle vallée légèrement plus verdoyante. Sous les fenêtres des maisons en pisé sèchent les piments rouges. Les bourricots braient sans discontinuer dans leurs enclos. L’impression de voyager dans le temps. L’ambiance du « zorro » de notre enfance. Ne manquent plus que le Sergent Garcia et Don Diego de La Vega.

Nous arrivons à Cachi. Cette petite ville de sept mille deux cent habitants nous charme immédiatement. Eglise blanche au toit en bois de cactus. Sur la « Plaza » fleurie comme pour un spectacle d’Alain Morisod trône la vague statue d’un illustre héros de la nation. Autour des échoppes quelques chiens errants lèvent la patte sur des bagnoles parquées ici et là. Un gaucho à cheval traverse ce tableau la clope au bec.

Sur les hauts du patelin, nous découvrons un camping de rêve au milieu d’un verger. Nous montons la tente avant de sympathiser avec un groupe de voyageurs français. Nous passerons la soirée à nous échanger anecdotes et autres bons plans.

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